Comme pour Adam,
c'te bonne pomme,
c'est à la feuille
qu'on reconnaît
la clémentine corse.
Au moment où elles tombaient, cette année, nous nous rendions en Belgique, terminus en gare de Pécrot (de sinistre mémoire), avec étape dans l'Essonne.
Christine et moi aimons les métiers artisanaux et sommes adeptes de leur revival. Ainsi Denis, notre hôte, qui se refait vigneron en Île-de-France au départ d'hybrides producteurs directs très peu sensibles aux maladies cryptogamiques. Il se réinvente également bouilleur de cru, d'autant qu'il manie ces fameux vins qui rendent fou ... allegedly at least.
Nous rencontrons souvent chez lui un quidam que nous appellerons Patrick vu que c'est son prénom; Cet adorable garçon appartient au sous-groupe des intellos parmi les membres du club de dégustation de vin local, à l'inverse d'autres participants pour qui l'ivresse compte plus que le pourquoi du flacon. Moi, vous le savez, je m'inscris dans les deux camps: j'aime l'ivresse et j'aime aussi comprendre ce qui me la procure.
Patrick travaillait pour une boîte qui élabore des confiseries en tout genre, mais notre attention particulière se portait sur les châtaignes et marrons confits. J'en profite pour rappeler qu'il s'agit de la même espèce, différente du marron d'Inde que l'on observe si souvent dans la cour de récré des écoles de jadis. Si la bogue contient deux grumes, ou le plus souvent trois, on dit que ce sont des châtaignes. S'il n'y en a qu'une, plus grosse alors, c'est un marron. En culture, c'est ce qu'on essaie d'obtenir du châtaignier, dans la mesure du possible.
Hélas, la société a fermé ses portes, la partie la plus profitable de son activité ayant été cédée à ... Motta, le N°1 mondial du marron glacé. Notre petit camarade, fort de son grand savoir-faire, envisage de se mettre à son compte et de créer sa propre affaire. Ne le lui dites pas trop, il possède en plus un goût sûr et du talent. Pour nous, ce qui compte, c'est que ça fait notre affaire (haha).
Il a déjà un client captif, comme on dit dans le monde des ballons*.
Il en est à sa phase d'expérimentation car son entreprise appartiendra - hélas pour lui - à la catégorie des "boîtes d'ingénieurs", où le département R&D compte plus que le marketing ou que le comptable. Cela nous est sympathique mais ne simplifie ni la vie, ni la survie, ni la pérennisation. J'en sais quelque chose.
Et Patrick sucre, confit et confise, après quoi il désigne des cobayes. J'en fais partie, pour la plus grande misère de mon endocrinologue mais par contre: "Mon petit ventre, réjouis-toi; tout ce que je gagne, c'est pour toi".
Ses pâtes de fruit(s) présentent un défaut majeur. Romàn, le petit-fils de Christine, en est encore plus friand que moi. J'ai à peine eu le temps de finaliser mon compte-rendu du sachet au goût fraise que celui-ci était vide!
Les confitures sont exquises: pas trop de pectine (naturelle of course), de sorte que leur fluidité persiste, et juste ce qu'il faut de sucre pour la conservation.
Quand il en sera à la phase de mise en marché, je vous préviendrai.
* Le Ballon de Tournai est un bonbon rond et foncé réalisé au départ de trois espèces de sucre différentes.
Write a comment