Ca compte!
Vous savez que ce blog ne larmoie pas, vu que je suis plutôt cynique de caractère. Mais parfois, un peu de nostalgie et de sentimentalité transparaît: même Athos ou Portos sont capables d'un rien de pathos alors qu'Aramis se réfugie plus volontiers chez Artémis.
En garde, Chevalier de Batz!
Olivier, Eric et Marc Domb furent, dès la fin des années '60 (pour l'aîné d'entre eux), mes camarades de club au cercle d'escrime, car leur père, André, ami de mes parents depuis la faculté (après-guerre et années '50 cette fois), m'avait très tôt fait initier à ce beau sport. C'est le Maître Coulon qui m'a mis en garde la toute première fois, au Palais d'Egmont. Et c'est ensuite François Dehez qui nous a pris en main à tous les quatre, dans la salle d'une école de maintien (sic) de la rue Saint-Bernard, que notre club louait. Que de prises de bec j'ai eues avec ses propriétaires! Notre président, un assureur très diplomate, jusqu'à en être mielleux, a dû déployer des trésors d'habileté pour ... parer à mes esclandres. La parade est à l'escrimeur ce que le beurre est à la sauce béarnaise: la base de tout. Ce brave homme avait d'ailleurs été champion de Belgique dans sa jeunesse et sélectionné olympique aussi.
Par la suite, le existences des Domb et des deux fils Charlier n'ont cessé de s'entrecroiser: saut à pieds joints dans la fosse à purin d'une ferme hollandaise, camps de vacances, sports d'hiver, études, compétitions d'escrime où nous étions parfois adversaires, implacables mais loyaux - j'ai souvent perdu contre eux - mais le plus souvent équipiers solidaires. Nous avons remporté le "Prix du Roi" ensemble et avons été vice-champions de Belgique au fleuret par équipe (en 1976, je crois).
En 1994, si ma mémoire est bonne, Eric a fait le pari audacieux - déraisonnable ont dit certains, que la suite a confondus - de se lancer dans le grand projet de Pairi-Daiza, qui s'appelait d'abord Paradisio. Il a ébranlé la sérénité de nos deux clans, impliquant même dans l'affaire l'assise financière de sa famille. Chapeau à eux tous d'avoir suivi!
Mon frère Thierry, vétérinaire de son état, avait été pressenti pour s'occuper de ce qui était surtout une grande volière au départ. Il a décliné par honnêteté professionnelle, ne s'estimant pas assez expert en volatiles.
Yet he had known some pretty birds before, and chicks as well!
Oué, mêêême des rare vogels ....
Le reste, vous le connaissez comme moi: assurément un des plus beaux parcs animaliers au monde et certainement le plus vrai, le plus authentique. Je ne vous dirai pas comment, mais il va jusqu'à renfermer comme la substantifique moelle de la famille, for ever and ever, si du moins on adhère peu ou prou à la pensée d'Héraclite, ce que dombs comme charliers font.
Moi, je débarque là-dedans il y a une petite dizaine d'années en ce qui concerne la production de Coume Majou, rencontrant de nombreux membres de l'équipe. C'est Monsieur Bigonville, le chef de cuisine responsable des points de restauration du parc, qui continue de choisir les cuvées qu'on me fait l'honneur de me commander. Pendant longtemps, Pairi-Daiza fut le seul endroit où on pouvait boire du blanc, la Cuvée Civale. Comment d'ailleurs refuser le petit lot qu'ils me réclamaient, en dépit de la faible production annuelle de ce cru?
Pairi-Daiza va rouvrir ses portes le 6 avril, après sa pause hivernale.
Mais je vous assure que l'équipe ne chôme pas pendant l'intersaison. De la même manière que les restaurateurs attendent la parution annuelle du Guide Michelin, moi je suis impatient de savoir ce que je vais leur livrer dans les semaines qui suivent.
Enfin, cerise sur le gâteau, Monsieur le Directeur a l'élégance de nous inviter tous chaque année pour une visite détaillée au début août, vers la date d'anniversaire de ma mère. Nous bénéficions alors de petits privilèges, mais jamais de passe-droit.
Merci Eric, amitiés à toi aussi.
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DOMB Anatole (Thursday, 17 January 2019 13:11)
C'est bien vrai et surtout bien dit.