Ce cliché "noie le poisson",
alors qu'il n'y en a pas
dans l'assiette !
Ce fut une des premières rencontres entre ma mère - cliente - et sa petite-fille dans son rôle de commis de salle. Virginie a longtemps hésité avant de trouver sa voie. En effet, les chemins tortueux de la vie de sa mère et de son père (votre Léon), séparés alors qu'elle avait tout juste 4 ans et demi, l'ont perturbée et également un peu éloignée du reste du clan Charlier.
Ma mère, qui approche des 89 ans à présent, n'est pas un cordon bleu (litote). Sa mère à elle, qui m'a élevé, était par contre une cuisinière de premier plan. Leurs relations ont toujours été faites de rivalité et de compétition. Toutes deux se rejoignent néanmoins sur un point: elles ont une bonne fourchette. Et ma fille suit le même chemin.
Aussi, quand cette dernière devint serveuse d'abord, puis maintenant responsable de salle chez Stéphane Lefebvre, étoilé Michelin à Jodoigne près de Namur, la fibre familiale de madame ma mère s'est réveillée. Vous savez que mes relations avec mes parents s'étaient dégradées quand, à l'âge de 48 ans, je suis devenu vigneron: "Quand on a obtenu de beaux diplômes, on ne perd pas son temps à faire du vin (dixit)". On s'est rabibochés quand ils ont lu ... dans le Guide Hachette, que ma production était ma foi fort convenable! Mon père est mort peu de temps après, mais assez tardivement pour remplacer les pomerols et saint-émilions dont il était friand par des vins issus du soleil de la vallée de l'Agly. Il en va de même de mon adorable "Loute": elle n'a pas le bac mais elle est bonne en cuisine, parfaite en salle et - bientôt - compétente en gestion hôtelière. Donc, la revoilà en grâce. Brave petite.
Quand ma mère me rend visite ici dans le sud, nous l'emmenons toujours dans de bonnes tables pour les repas que nous ne prenons pas chez nous. Il paraît qu'on y mange bien aussi, par ailleurs.
La première fois qu'elle a rencontré l'homme qui sera en fait la vraie vedette de ce blog, elle nous a dit: "Vous voyez comme il est stylé, et beau!". Les fois suivantes, c'étaient soit ses mains, soit son regard, soit sa voix, soit sa prestance qui faisaient l'objet de ses propos flatteurs.
J'ai timidement signalé qu nous le rencontrions surtout pour qu'il goûte notre vin, et en commande, accessoirement, ou alors, lorsque nous venons en clients, pour qu'il guide notre choix. Elle a admis que c'était aussi un point de vue!
Je rappelle que ma mère, ophtalmologiste retraitée depuis 25 ans, née en 1930, n'est pas loin de ses 90 ans! Bon, grande amatrice d'opéra, elle trouvait aussi Placido Domingo beau, ainsi que José Van Dam. Et elle est sensible au charme de ... Macron! Pardon, ça, c'est un vilain mot qu'on n'écrit pas sur un blog et qu'on ne dit pas à table ...
Je pense qu'elle a envoyé une lettre au Guide Michelin et il l'ont écoutée: Albert Malongo vient en effet de se voir distinguer comme
meilleur sommelier de l'année 2019!
Bravo à lui.
Lionel Giraud est un petit cachotier. Nous pensions qu'il pourrait décrocher une deuxième étoile cette année, tout comme notre autre client Cyril Attrazic en Lozère, dans la sphère d'influence de Régis Marcon. Leurs personnalités (publiques, en privé je ne les connais pas assez) ont pas mal de points communs et leurs cuisines aussi: produits du terroir, complexité sans complication, maîtrise technique parfaite, recherche de l'harmonie ET de l'originalité ...
Et bien non: après avoir "récupéré " notre compatriote Jérémy, son charismatique chef de salle qui fila un temps à Uzès, après avoir posté à l'accueil le sourire de madame, il a projeté sur l'avant de la scène un tout jeune gaillard de 24 ans, qui fait ça très bien en plus.
On connaît Malongo.com, surtout quand on vient du pays d'Hugo Rombouts.
Il faudra bientôt s'habituer à ... Malongo.som,
puisque c'est le patronyme de ce sympathique Martiniquais.
Bravo à lui, je le répète!
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