Ma première fois à moi,
c'était dans un restaurant de la carrer de la Pexoneria
de Perpignan.
Attention, je ne perdis aucune virginité virile dans cet endroit qui aurait pu s'y prêter, mais j'y ai dégusté pour la toute première fois, toute-toute première fois, du ... couscouille en salade.
Il s'agissait d'un établissement typique du coeur de la vieille ville, qui travaillait le produit frais et local. La cuisine y était soignée et de qualité. L'ambiance, par contre, variait sensiblement au gré de l'humeur des serveurs, un rien versatile. L'ex-femme de mon rédac' chef de l'époque - Salut, Philippe! - y avait invité une brochette* de journalistes dans le cadre de la promotion des vins d'ici, sans la moindre participation de l'eau de là. Geneviève alias Georges nous y avait très bien traités et cela reste un bon souvenir. Christine y a, des années plus tard, proposé nos vins, mais tout son charme "façon Chantal Goya" n'avait pas suffi à amadouer l'équipe des lieux.
Bécassine ne devint pas la copine de ces Village People.
Une autre première s'est déroulée dans les locaux de France Bleu Roussillon également. Non loin de Font-Romeu, juste en dehors de Bourg-Madame - je n'y peux rien, c'est la faute à Vauban - l'adorable Christine (une autre), cuisinière autodidacte d'origine espagnole, servait les menus les plus originaux et les plus "gastro" de tous les Hauts Cantons. Son mari, José Isidro - un Portugais, alliance improbable! - la secondait avec efficacité et était aussi représentant en vins. Nous avons rapidement sympathisé avec ce couple souriant et je ne comprends toujours pas pourquoi le coquet établissement, décoré comme un châlet valaisan, à la vaisselle très originale et aux prix imbattables, n'était pas arrivé à faire salle comble. Le marketing a ses mystères et l'affirmation "Location, location, location" pour expliquer le succès ou l'échec d'une maison de bouche y a trouvé sa confirmation. Je suppose que l'avenue des Guinguettes n'a jamais rencontré sa clientèle. Or donc, José m'avait amicalement inclus à une émission culinaire - y'a bon blabla avec Charlier - et m'avait offert, à cette occasion, une brassée de tiges de coscoll tout fraîchement cueillies à mon intention, ainsi qu'une description imagée de leur mode d'emploi.
Une autre première encore m'a été offerte dans ces locaux situés près du Théâtre de l'Archipel (l'horreur absolue et hors de prix sortie de l'imagination désastreuse de l'architecte Jean Nouvel le calamiteux). C'est cette fois Pierre-Louis Marin qui m'avait aimablement inséré dans son émission et l'animatrice, une des vedettes locales, d'âge mûr portant bien, nous était apparue en hot pants affriolants. Il faisait chaud, à sa décharge si je peux m'exprimer ainsi, et elle a de fort jolies gambettes. Bizarrement, je ne me souviens plus bien du déroulement de l'émission. Le chef, lui, pourtant habitué aux feux de la rampe médiatique, a dû s'éclipser un court moment du studio. Je ne sais pas trop pourquoi, sans doute un coup de fil urgent à donner ...
Plus sérieusement, le couscouille pousse en altitude autour de l'arc méditerranéen et sert de condiment aromatique, de légume à l'occasion et surtout de base à une liqueur appréciée, proche du génépi savoyard ou de la gentiane verte du Velay. Certains le confondent avec l'angélique sauvage, de propriétés voisines et d'usage similaire. Plus grave (un cas mortel récent dans notre département), à certaines périodes de son développement, il peut en imposer pour l'aconit napel, herbe contenant des quantités variables d'un poison violent, l'aconitine.
Yves et Carla n'ont heureusement pas reproduit l'épisode de la ciguë,
à l'image de Socrate et de Xanthippe.
Tant mieux, je tiens à mes amis.
*Même allusion lourdingue
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