En provenance du nord,
je n'ai que peu de souvenir
d'avoir traversé
les Pyrénées par mes propres moyens.
Au moins une fois, j'ai embarqué la Golf rouge de mon père à Schaerbeek sur le train auto-couchettes qui arrêtait à Perpignan (terminus). C'était pour me rendre à Puerto Sagunto et mon chemin passait par le Perthus, les Albères donc. Une autre fois, la même gare de départ avait conduit mon break Peugeot bleu nuit jusqu'à Irun, d'où j'avais rejoint le Portugal. Enfin, à l'été 1985, nous avions rallié Marrakech (!) à moto, mon ex-femme et moi, en passant notamment par Angoulème avant de nous diriger vers Madrid et de traverser ensuite l'Andalousie. Je ne vois pas comment intégrer Font-Romeu dans ces périples. Pourtant, j'ai le sentiment d'avoir traversé la bourgade à une époque où elle était beaucoup plus rudimentaire qu'à présent, et mon souvenir me voit au guidon! Les routes de montagne, à deux sur une CX-500 très chargée, pèsent sur les poignets du pilote.
Peu importe. Le GRAND HÔTEL de Font-Romeu, c'est vraiment un concept.
C'est au début du 20ème siècle qu'il fut développé, au-dessus d'Odeillo, fort de deux cents chambres pouvant accueillir les passagers du Train Jaune dans ce qui devenait la plus grande station "climatique" d'Europe. Le gros oeuvre est réalisé en granit, bien sûr. On l'inaugura en 1913 mais il dut interrompre ses activités lors du premier conflit mondial pour ne rouvrir qu'en 1918, et idem à partir de 1939. Picasso, Dali, Miro et Trénet y ont été pensionnaires. Ensuite, certains étages furent vendus comme résidences privées, avant que toute activité hôtelière ne prît fin définitivement en 1975.
Actuellement, ses appartements privatifs accueillent sportifs, étudiants et vacanciers. Une université du sport existe dans la station et de nombreuses fédérations, y compris au départ de la Belgique, organisent des stages d'altitude en Cerdagne.
Christine et moi y avons planifié différentes activités salvatrices: détoxification hépato-biliaire, remise en forme cardio-vasculaire, développement musculo-squelettique, régulation du rythme sommeil-veille, relaxation crémastéro-prostatique ... Nous sommes entrés dans la phase de recherche de budget.
La vue présentée ici correspond au spectacle depuis la station basse des remontées mécaniques, au pied du casino. Jadis, les deux propriétaires de l'établissement de jeu (avec night-club et salle de cinéma) géraient aussi un restaurant où ils avaient installé pour un temps Gilles Bascou comme conseiller occasionnel. Cette Toque Blanche établie à Clara, au pied du Canigou (Les loges du Jardin d'Aymeric) a tenté de faire souffler une brise "gastro" sur les hauts cantons mais la sauce n'a pas pris, alors que ce chef possède un réel talent et que le créneau choisi (style et prix) était raisonnable. Nous avons livré la maison pendant quelque temps, Christine fournissant régulièrement les bouteilles à l'un des associés lors de rencontres à mi-chemin, du côté de Prades.
Il se peut que nos errances cerdanes renouvelées nous inciteront à présent à se recréer un petit réseau dans la région, en plus du bel Hôtel Planes, le must absolu, qui nous honore de sa clientèle fidèle depuis plus de dix ans. Je vous parle de temps à autre de la canette aux raisins et du pied de porc farci au foie gras mis à l'honneur par la famille depuis 1905.
La fromagerie de Saillagouse, et la charcuterie Bonzom
n'ont elles jamais cessé de nous voir pousser leur porte.
A La Llagonne, le lait frais fermier est un délice.
Et les bintjes du plateau sont presque aussi savoureuses que celles du pays.
Food and fork, that's tourism as I like it!
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