Le ski y reprendra-t-il?
Le Puigmal d'Err est le deuxième sommet des Pyrénées Orientales en altitude (2910 m). J'y suis presque monté une première fois avec Christine le 16 juin 2012 mais nous avions démarré trop tard. On a rebroussé chemin pour ne pas risquer les intempéries de fin d'après-midi. On ne "rigole" pas avec la montagne. Par contre, en mangeant notre pique-nique, nous avions vu au loin gambader un ourson, à un moment où d'autres signalements de plantigrades avaient été rapportés sur ce secteur auprès des Eaux et Forêts.
Plus tard (été 2013 je crois), en compagnie de Loïc et Stefke, nous sommes allés au bout, Christine et moi.
En 1970, la station de ski du Puigmal ouvre ses portes, gérée par un syndicat mixte associant le conseil général et les communes d'Err et de Sainte Léocadie. En 1992, 6 communes en font partie, après le retrait du département. On investit de plus en plus, notamment pour équiper une zone à 2660 m d'altitude, la plus élevée des Pyrénées. Mais en 2006, un nouveau télésiège 4 places plombe la situation financière, qui ne se relèvera jamais. A un moment donné, l'endettement des contribuables locaux atteint plus de 9 millions d'euros et ... stop (en 2015). Luz-Ardiden connaît des difficultés similaires.
Les atouts du domaine skiable du Puigmal constituaient aussi ses faiblesses: exposition au nord et altitude élevée, donc enneigement un peu moins problématique, mais conditions climatiques moins agréables et neige souvent très dure, avec en plus de la pente. Le caractère "familial" du ski pyrénéen n'était pas garanti, et à l'inverse, le côté "sportif" ne peut rivaliser avec les Alpes. Finalement, le peu de neige des dernières années a eu raison de la station, diminuant encore sa fréquentation.
On parle à présent d'une reprise possible de l'exploitation, avec appel d'offre des autorités municipales, mais en fondant le prévisionnel sur une saison durant 12 mois et incluant d'autres activités que les sports de neige. On verra.
Dans le cas contraire, il devient urgent de démanteler tout l'équipement des remontées mécaniques, qui risquera de se dégrader de manière dangereuse et constitue en plus un chancre esthétique dans ce splendide panorama.
Du temps où j'étais môme, le ski était vraiment un loisir de nantis. Ensuite, il s'est démocratisé (tout est relatif). Actuellement, c'est à nouveau réservé aux happy-few.
J'ai adoré cela et ne vais pas suivre l'exemple du Sicambre devant l'Evêque Rémy de Reims. Toutefois, à l'heure actuelle, est-ce qu'il ne faudrait pas concevoir une pratique où tout le monde monte avec des écailles (anciennes peaux de phoque) plutôt que de défigurer les sites et polluer l'atmosphère? Oui, je sais, c'est une utopie
Mais on a fermé la grotte de Lascaux, interdit l'accès au Parthénon et bientôt Machu Picchu ne sera plus visitable non plus. A méditer.
Pauvre planète où nous sommes trop nombreux
et de plus en plus déraisonnables ...
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