La moue centrale est
bonne cuisinière.
Je vieillis, c'est un fait. Ceci comporte des inconvénients majeurs: mon périmètre de déplacement pédestre se réduit et je ne peux quasiment plus lire pour me distraire. La nuit, de même, la fatigue oculaire liée aux éblouissements répétés s'accroît considérablement.
Par contre, des plaisirs réels semblent s'épanouir: je remplace les pages de lettres par des pages musicales de plus en plus jouissives et j'observe avec encore plus de satisfaction les beautés de la nature, avant de les prendre en photo. Enfin, la table m'offre des débouchés certes attendus mais néanmoins de plus en plus agréables. Si je continue, je vais même me mettre à grossir!
Hier, notre escapade vers le Fenouillèdes (Trilla) m'a fait discuter avec plein de gens qui, s'en être obsédés, en ont marre de manger n'importe quoi. J'ai même vu un huissier de justice en retraite (et son épouse), qui ne consomment pourtant plus jamais de viande chez eux, participer à nos débats alimentaires.
Et on nous a commandé des produits fermiers à ramener du Couserans lors d'un prochain stage de Christine.
Jugez plutôt. Une participante est l'épouse d'un producteur de canards gras à His (scea Val Salat). Cet éleveur ne se cantonne pas à la période des fêtes de fin d'année: il engraisse et vend ses palmipèdes pendant les quatre saisons, à l'exception du plein coeur de l'été. Notre foie gras commença son existence physique par l'achat des bêtes et nos confits nous permettent à présent de finir de manger ces pauvres victimes. Christine se mue en Maïté du dimanche et n'a pas non plus "bécasse" d'inscrit sur le front.
Chez Monsieur le Proviseur, notre hôte (Michel), et chez Gisèle, nous avons fait la connaissance, après transformation, du lait des pis d'une vingtaine de vaches alpines (les "brunes") à la "Ferme de la Hitte", du nom de la colline au-dessus du hameau. Nous sommes devenus des clients fidèles de cette fromagerie et la tomme typique (4 kg environ) ne nous fait pas peur.
Une autre participante, infirmière de profession je crois, a convié tout le monde à un festin chez elle. Tout était exquis et cuit à la perfection mais nous avons appris en plus que les cochonnailles (loin d'être des cochonneries) provenaient en fait de la "matança" de son propre cochon! J'ai rarement mangé un pâté de porc aussi savoureux et à l'assaisonnement aussi accompli.
Pour les vins, il nous arrive de même de faire appel à un petit vigneron immigré, dont les cuvées, produites sans trop d'artifices techniques, satisfont les tablées.
Des rives de la Désix à celles du Salat,
la moyenne montagne nous convient bien
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