Beaucoup trop
de monticules
et pas assez hauts
pour que ce soient
des taupes - selon moi.
L'Aubrac est en pleine phase de pullulement/pullulation des campagnols, le "rat taupier". Un ami très cher vient de nous montrer une photo prise dans son jardin, que je connais bien. Il se situe à Marvejols, là où fut tournée la seconde moitié de 37,2° le matin, le film de Beneix. Ce coin de Lozère, la Margeride, constitue le prolongement oriental du plateau et des monts de l'Aubrac. La bourgade servait de centre vital au Gévaudan, là où les nobles furent longtemps un loup pour l'homme.
Notre "campagnol " rassemble en fait une grande diversité d'espèces qui causent des dégâts aux cultures mais font le délice des belettes, de certaines chouettes et des busards, et de goupil.
Malheureusement, l'un d'eux, Myodes glareolus, le campagnol roussâtre, est devenu vecteur d'un virus redoutable, appelé Puumala car il nous vient des pays nordiques. Membre de la famille des Bunyaviridae, cette saloperie d'animal (si on veut) engendre quand même une centaine de cas par an en France, en moyenne, mais on les compte par milliers en Allemagne et en Scandinavie. Les pratiquants de loisirs forestiers et les professionnels du bois sont les plus touchés.
Dans sa forme la plus grave (quand même 5 cas par 100.000 habitants dans le Jura chaque année), cette maladie qui ressemble à un syndrome grippal à fièvre élevée (40°C et plus) se complique de signes hémorragiques et de difficultés respiratoires discrètes, mais surtout d'une insuffisance rénale.
Généralement, l'évolution est favorable avec récupération totale. Toutefois, on déplore une mortalité d'un ou deux sur mille dans la forme grave.
Moi le défroqué, je n'avais pas à m'occuper de ce fléau au moment où je pratiquais. Je connaissais mieux Le Lièvre de Vatanen et les autres romans d'Arto Paasilinna que le virus de Puumala!
Je voudrais mettre en garde tous mes lecteurs. De même que la maladie de Lyme fait actuellement partie des choses qu'on doit évoquer systématiquement lors de problèmes possiblement lié à des promenades dans les bois, la néphropathie épidémique (c'est son nom) doit entrer à présent dans le diagnostic différentiel des syndromes viraux à tendance hémorragique, dès que la fonction rénale décline.
En somme, si vous passez par Marvejols,
faites gaffe au purpura du campagnol!
In Memoriam:
Non loin de là, à Aumont-Aubrac, nous avions fait la connaissance de Pierre Roudgé et de Sylvie. Ils tenaient un étoilé Michelin à 500 mètres de leur collègue Cyril Attrazic, avec qui ils nous avaient mis en rapport au moment où Christine l'avait ciblé pour nos vins. Nous avons sympathisé rapidement. Pierre avait fait les beaux jours de la gastronomie toulousaine, A la Belle Epoque notamment, mais aussi pour le compte du Stade Toulousain.
Il y a deux ans jour pour jour, Pierre nous a quittés.
On pense à lui.
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