Totor écrivait en substance que
le calembour est la "fiente de l'esprit".
Normal dès lors, moi qui suis friand de contrepets, que mes pets s'immiscent dans le débat.
Le célèbre rendu allégorique de Vladimir Makovsky me semble une belle illustration. Je ne garde de ce ying-yang que la moitié qui me convient.
Hier matin, j'entendais au poste ("sur la radio" dit-on ici) que 70% des Français se déclarent heureux (!!!) alors que bon nombre d'entre eux ne voient pas l'avenir en rose, notamment pour leurs enfants.
Socrate, Platon, Aristote même: tous des nuls!
Arthur (pas notre matou), mon maître, et Cioran me donnent raison, eux.
Le pessimisme est une attitude qui rend bien compte de la réalité.
Il ne traduit pas forcément une tendance dépressive (mais ça peut être le cas). Par contre, il n'améliore pas votre image auprès des autres.
Who cares?
Encore une confession de ma personnalité d'enfant (du siècle écoulé plus que de celui-ci): je vais vous livrer trois anecdotes de mon passé, que je garde au fond de ma mémoire et de mon coeur comme autant d'instants de bien-être. Ils n'ont pas été perçus comme tels au moment-même!
La première fois, j'avais 18 ans. Une "amie" m'avait invité à venir la rejoindre sur la Côte d'Azur, où elle passait des vacances avec ses parents, dans une location. A mon arrivée, la place était - partiellement - prise, la demoiselle ayant beaucoup de charme. Toutefois, il y avait apparemment "place pour deux" et, ma foi, nous nous en sommes tous accommodés. Sa mère (une enseignante expérimentée) et moi avons eu quelques discussions d'ordre général, harmonieuses selon moi. Au bout de 2-3 jours, à la table du petit-déj, elle m'a gentiment demandé de partir, précisant que je n'étais ni impoli, ni désagréable, ni asocial, mais que ma vision noire du monde (sic) lui gâchait les vacances. J'ai donc quitté et le moral de la maman et les fesses de la fille, à regrets. Il faut croire que cet aspect de ma personnalité était déjà bien installé.
La deuxième fois me laisse quand même un goût amer. Une autre jeune femme, avec qui j'ai eu au cours de ma vie trois aventures et demies (presque quatre donc), s'est levée un soir de la table d'un café célèbre situé près d'une des loges maçonniques en vue de Bruxelles et ... je ne l'ai plus jamais revue. Et ça, ce ne fut pas ma dernière hallucination (haha).
Sa mère m'a expliqué quelques semaines plus tard son comportement, qui avait selon elle déjà prévalu lors de nos "ruptures" précédentes. "Vous n'avez pas compris, m'a-t-elle expliqué, que c'est votre vision noire du monde qui la déprime!" Eh bien non, je ne l'avais pas deviné tout seul, à aucun moment.
La troisième fois fut presque la cause d'un fou-rire. Je suivais une psychanalyse de type freudien classique auprès d'une dame formidable. Je la voyais souvent (3 x / sem) mais peu, puisqu'elle était assise derrière moi!. Au bout de deux ans environ, elle a frappé l'accoudoir de son fauteuil du plat de la main en s'exclamant de sa voix éraillée par l'âge et l'empathie: "Mais sapristi, qu'est-ce vous êtes pessimiste!". Je me suis redressé du divan, ai tourné la tête et l'ai grondée, goguenard, en la rappelant à sa neutralité thérapeutique.
Je pense donc que, pour les femmes qui me connaissent bien en tout cas
et qui sont proches de moi, je dois être d'un caractère pessimiste.
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