Version honnie utilisée par
le IIIème Reich après
l'occupation de la Belgique
Je ne suis pas sociologue, heureusement. Cette discipline, autoproclamée "science", érige ses propres règles, liées quand même à des phénomènes de mode, pour rendre compte de situations, les analyser, les interpréter, les juger et même prévoir leur impact ou leur devenir. Quel orgueil!
Ce blog se veut un peu le reflet de mon humeur. Il ne tient nullement à "avoir raison" ni à convaincre quiconque. Il est par contre honnête et sans fard.
J'ai vécu à ce jour un peu plus de 40 ans en Belgique (vacances déduites), ainsi qu'un an à Paris (1985-86) et dernièrement presque 14 ans dans le Sud de la France. Ces deux pays sont très différents, dans mon ressenti.
Mais la comparaison est boîteuse: d'une part, les périodes ne sont pas les mêmes. Ensuite, j'ai moi-même forcément évolué. Mais surtout, mon milieu socio-professionnel était aisé voire nanti, scientifique ou en tout cas instruit, "intellectuel" et essentiellement citadin. A présent, il est rural, pauvre, manuel et plutôt moins éduqué.
J'ai déjà eu l'occasion de dire que "je ne me sens pas bien en France".
Des tricolores en ont profité pour me dire de m'en aller, tant il est vrai que ce peuple, pourtant si hétéroclite et c'est une de ses forces, n'aime pas la contradiction et accepte mal la différence. Mais tout me retient ici.
A part mes enfants, "scattered" de par le monde, ma vie sentimentale, économique, patrimoniale est ancrée ici. Et le pays est beau, ses produits agricoles parfois de qualité et bon nombre de Français, pris un par un, sont de commerce très agréable. Enfin, c'est facile linguistiquement parlant.
Bien sûr, il y a des antisémites en Belgique, comme partout. Certains se cachent, d'autres s'affichent. Bien sûr, nous avons eu Léon Degrelle et la Vlaamsch Legioen. Mais, je ne me suis jamais trouvé confronté à un antisémitisme systématique, atavique, politiquement ancré. On raconte, c'est vrai, beaucoup de "blagues juives", stigmatisant la supposée avarice de ce groupe humain, leur âpreté au gain et leur esprit de clan, de ghetto. Je n'y ai jamais ressenti de haine ni d'opprobre. Il se peut que j'ai été insensible à ce côté, par volonté inconsciente (bel oxymoron). Il est vrai aussi que je comptais beaucoup de Juifs parmi mes relations proches et même mes amis et que cela a pu modifier ma perception.
Mais en France, où je vis constamment depuis presque quinze ans, je perçois sans cesse - Bon Dieu, pas chez tout le monde, heureusement - ces relents d'antisémitisme sousjacent. Difficile de vous préciser ce sentiment d'Unbehagen.
Bien plus, la presse est pleine de descriptions non pas de "sentiments" mais bien de passages à l'acte: injures grossières, agressions physiques, mise à mal de symboles. Je suppose que cela existe dans mon pays d'origine aussi, mais certainement pas en tel nombre.
Dans ce cadre, les manifestations de solidarité envers la communauté juive d'hier sont bienvenues, mais un peu factices à mes yeux.
On parle de l'influence de la communauté islamo-maghrébine, de l'extrême droite, de la gauche ultra ... On parle.
De même, les groupes de pression juifs (le fameux "lobby") ont tort, selon moi, dans leur charge systématique dès qu'on les égratigne un peu et avec leur fameux "devoir de mémoire". Je respecte la crainte des sympathisants du Crif de voir la bête immonde resurgir, mais leur action est contre-productive. Même moi, elle me "gonfle".
Enfin, je pense qu'on peut TOUT dire, tout ... et limiter la parole est une erreur. Il va de soi qu'écrire est une forme particulière du dire et qu'il ne faut donc pas censurer les écrits non plus, ni les réseaux sociaux. Pour pouvoir contre-argumenter, il faut que notre interlocuteur sorte du bois.
Par contre, on ne peut pas tout faire, loin de là et les actes répréhensibles - c'est la loi qui en décide - doivent être systématiquement punis.
Pourquoi ai-je ce sentiment si particulier de la persistance d'un antisémitisme latent en France? Je n'en sais rien et ne propose aucune explication simpliste.
Mais ce n'est pas une manif. à la noix qui changera cet état de choses.
Et pas les pleurnicheries de Finkielkraut et de ses émules non plus.
Dommage, d'ailleurs, cela me ravirait.
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Michel (Sunday, 24 February 2019 10:18)
Bel article d'un vrai journaliste !
Charlier Luc (Sunday, 24 February 2019)
Justement non, Michel. Au-delà de l'ironie, ceci ne constitue pas un "article" au sens d'une enquête, d'une démonstration, d'une explication. Mon blog, et je le dis en préambule, se veut de plus en plus comme une série de clichés, d'instantanés, de ressentis. Et là, je me trouve au contraire à la recherche d'une explication. Et toutes les réserves qu'on peut (qu'on doit?) apporter à ce témoignage, je les annonce. Peut-être même ce regain d'antisémitisme primaire et comme animal n'existe-t-il pas? Mais à moi il me semble que si et j'en souffre.