L'expression de
la maladie de Fuchs
atteint son maximum ce jour
sur mon oeil droit.
Un flou peu artistique enrobe une large partie du champ visuel de ce côté.
Pourtant, lisez-mon titre* à propos du Domaine Bertrand Henry.
Bien vu, non?
Je vous ai parlé de notre brève rencontre chez un client commun à la limite du Comminges (ICI) et puis de ma visite au domaine (LA).
Quand j'étais petit, les vignerons s'échangeaient volontiers des bouteilles. Maintenant que je suis devenu grand, il me semble que cette pratique spontanée a disparu. Ou alors, je ne suis peut-être pas considéré comme étant one of them. Dès lors, sans m'imposer, je le propose de plus en plus couramment.
Je pense que des collègues posent ainsi sur leur table des vins qu'ils n'auraient pas découverts autrement et moi, en contrepartie, je bois des crus qui me plaisent. De la sélection que Bertrand m'a donnée, il n'y a que la cuvée Cadeillac que je n'ai pas encore débouchée.
"I don't want your Cadeillac ...
(repeat)
But just gimme some of your love ... (bis)"
Là n'est pas la raison, mais chaque chose en son temps et ma curiosité était plus vive pour les autres assemblages.
Il y a d'abord le "p'tit vin du patron", appelé Le Petit Vin du Coin par dérision, tant la réputation de ces comtés tolosans n'est pas enviable. Un restaurateur m'a même dit à leur sujet: "Pour des vins d'ici, c'est beaucoup trop cher". Je suppose qu'il suppose que ce sont les kilomètres parcourus qui font la cote. Après, j'avoue que les quelques exemplaires que j'avais bus jusqu'à présent (mais je ne cours pas après) ne m'ont pas gravé à jamais une place de choix dans le circuit de Papez. Ici, millésime 2017, il s'agit d'un assemblage inhabituel de gamay noir et d'Alicante Bouschet en parts égales. Je crois que la macération est carbonique. Le vin est foncé, au nez très ouvert de fruits rouges sans aucune trace d'amylates (ils y sont pourtant forcément, peu ou prou) et la bouche est fraîche, vive, avec des tanins juste comme il faut. Moi, cela me convient tout-à-fait, d'ici ou d'ailleurs.
Et puis, y'a l'aîné, c'lui qui sait plus son nom ... Castella 2016. Ce millésime assemble du cabernet et le marselan (différentes orthographes), les laisse macérer longtemps et titre 14,5 vol%. C'est donc mûr et c'est très bon. L'élevage dans le bois ne se traduit pas par un marquage aromatique mais l'oxygénation progressive a certainement fait du bien au côté réduit qu'on peut observer sur ces vins atlantiques (mais si) et à la rudesse de leurs tanins. L'ensemble rappelle un Marcillac bien fait et vous savez que j'apprécie ça.
Le marselan est un choix inhabituel, mais que je comprends parfaitement. Il 'agit d'un croisement réalisé au début des années '60 par l'INRA de l'Hérault (pépinière et collection de Marseillan) entre du cabernet sauvignon et du grenache noir. On a certifié le clone 980. Son ... architecte s'appelait Paul Truel, forcément. Il s'en plante un peu partout pour le moment, et notamment en Chine. Dans ce pays, un projet s'est installé sous forme d'une joint venture entre l'état français et la People's Republic.
Les vignobles ... Rothschild (ceux de Lafite) se sont eux-même acoquinés avec une société d'investissement chinoise dans une autre province. Les capitalismes d'état et ceux du privé joignent leurs forces dans cette mondialisation qui n'est pas la mienne.
Enfin, dernier du tryptique, le Hors Série 2014 est un pur marselan. C'est mon préféré. Mais vous avez compris que j'apprécie les trois.
J'ai commencé ce papier en vous parlant de ma vue,
n'ayant rien d'autre à me mettre sous la dent.
Je le termine en signalant que l'élément N° 22
m'enquiqine depuis six mois mais qu'heureusement un RV
m'attend bientôt chez ma nouvelle dentiste à La Palme.
Rien à voir me direz-vous?
* Henrique O Navegador n'a jamais pris la mer lui-même mais fut un généreux (?) mécène et sans doute le premier vrai colonisateur du monde occidental moderne. On rappelle qu'il était lui-même le petit-fils de Jean de Gand. Ce Plantagenêt, offiellement né en 1340 des oeuvres d'Edouard III et de Philippa de Hainaut semble plutôt le fils naturel d'un boucher installé dans notre bonne ville de Gand. Ceci vérifie l'aphorisme: "Il y en a un peu plus, mais je vous la mets quand même".
Write a comment