NI THIERRY, NI GERARD: ON CONTINUE

Le reste de la gamme
Le reste de la gamme

 

 

 

 

 

 

 

Tel M. Benalla,

ce viticulteur

"n'est pas mon amant".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourtant, même si cela fait quelques semaines que je n'ai pas mis mes talons aiguilles* pour prendre à contre-pied votre président, et pas mal d'années que je n'ai plus mis les pieds à la Contrescarpe (ni plus généralement rue Mouffetard), je vous fais coup sur coup quatre billets de blog où il est question de Bertrand Henry.

 

Si Lilly, la maman de Jérôme et de Céline, les viticulteurs du Domaine le Galantin (Le Plan-du-Castellet) qu'elle a fondé en 1972-73 avec son mari Achille Pascal, et chez qui j'ai appris une moitié de ce que je connais sur la vigne, m'a effectivement affirmé: "Toi, tu seras toujours couillon avec les femmes", c'est moi-même en revanche qui admets depuis toujours que "Je suis un pathétique commerçant". Je vous laisse juges de ces deux aphorismes. 

 

Partant, cette série de blogs, que j'alimente depuis l'été 2011, n'a qu'une très lointaine vocation promotionnelle. Il ne s'agit pas non plus de faire de la haute littérature. Non, je me fais PLAISIR et si cela peut plaire à l'un ou l'autre lecteur également (j'ai quelques fidèles, un peu comme M. Bouteflika), c'est tant mieux. Parfois même, je tente de faire passer un message.

 

Le plus souvent, il s'agit de billets d'humeur, de petites pointes de provoc' ou alors de coups de coeur. Ici, en pays catalan, je suis considéré comme une andouille absolue, voir comme une "fiotte" - pas forcément une insulte à mes yeux , NB - car il y est de bon ton d'être dur et agressif envers la "concurrence". 

 

 

Bref, j'ai rencontré le propriétaire du Domaine de Cadeillac au cours d'un repas au restaurant, on m'y a fait goûter un de ses vins et les deux m'ont plu. Je lui ai rendu visite à la propriété lors de mon "temps libre" tandis que Christine participe à des stages de tapisserie dans le coin, et il m'a échantillonné.

 

Je vous ai parlé de trois premières cuvées de rouge (car il élabore aussi du rosé), voici le restant de sa gamme, que je viens de goûter également.

 

Son vin général / générique / éponyme, et sans doute le plus important pour son domaine, le Cadeillac 2016, contient un assemblage de 60 % du juteux merlot avec ses pellicules si fines, et 40 % d"abouriou, nous en reparlerons. Le millésime précédent (2015), lui, comprenait l'aromatique et colorée syrah, la rhodanienne de chez Valrhona, en son lieu et place.

Couleur dense, nez de bitume et de fruits noirs, entrée de bouche un peu fluide et un rien dominée par l'alcool (13 vol % seulement, pourtant). Par contre (à table), bel tenue d'ensemble et vin gourmand, dont on vide facilement la bouteille: un vrai pied-de-nez à M. Evin et ses amis hygiénistes à la noix. 

 

Pour la bonne bouche - vous vous rappelez que j'avais beaucoup aimé le "001" - nous terminons sur un pur abouriou, le Hors Serie 002. Cette cuvée ramassée en 2015 fait appel à un cépage peu connu, originaire du Lot-et-Garonne et apparu à la fin du 19ème siècle. Son nom provient de son débourrement: précoce. On l'appelle volontiers "plant abouriou" et sa synonymie prête à confusion. Il est notamment appelé "Pressac de Bourgogne" à Libourne, mais n'est pas le "noir de Pressac' (= malbec). Simple, non?

 

Il débourre tôt mais prend son temps pour mûrir. Il est relativement peu sensible aux maladies cryptogamiques. Par contre, si on le laisse vivre sa vie, il pisse gaillardement. Il est donc important de le contenir. 

 

On le rencontre typiquement dans le Brulhois (qui connaît ces vins?), et à Estaing dans le Rouergue (bof!) mais aussi en Côtes-de-Marmandais, où le flamboyant Elian da Ros lui donne ses lettres de noblesse. 

 

A Cadeillac, il m'a emballé: couleur soutenue, nez ouvert de fruits rouges surtout et puis des tanins qui me plaisent. 

 

En fait, alors que Fronton ou ce bout du Comminges partagent des conditions de culture similaires, et que leur panoplie de cépages peut surprendre, certains vignerons - je vous ai parlé des vins de Guy Salmona au Château Laurou par exemple - arrivent à y vinifier de très jolies choses, bien supérieures au "tout-venant" qui y est, il faut bien le dire, souvent à peine buvable. On fait le même constat à Marcillac, où 5 ou 6 domaines brillent à présent. 

 

C'est bon, le vin, slurp, slurp! 

 

 

* Scarpini

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