Qui de Dürer, de Vermeer,
de Caravaggio ou bien de Rembrandt aurait pu
réaliser ce portrait?
Certes, l'expression est austère. Dame, si "le roi boit", cette dame se restaure!
Nous avons été tous deux malades depuis le début de la semaine. Comme il paraît que c'est la faute à ma cuisine (trop riche) - vous savez ce qu'on dit quand on veut noyer son chien - nous avons décidé en ce vendredi, jour du poisson, de faire maigre! Mais regardez comme le regard reste gourmand, un rien rieur.
Enfin, en guise de maigre, ce fut du merluchon. Christophe Comes le proposait ce midi en "spécial" d'une manière extrêmement originale. Nous avons chacun reçu un filet complètement désarêté, peau écaillée, barrant toute l'assiette pourtant de belle taille. La chair en était moelleuse, onctueuse et la peau glissait comme un papier de soie, ni croquante, ni gluante (four vapeur?). A l'origine, il était entièrement recouvert de copeaux de truffe noire, sauf pour quelques chips bien dorées, de-ci de-là. Et, tout autour et en-dessous, des éclats de pomme de terre amandine (un croisement primeur de la Charlotte) ont été traités "comme un risotto" parfumé à l'huile de truffe. Original, savoureux et gourmand, d'autant que ma vis-à-vis, prudente envers l'endurance de son foie, m'a laissé terminer son assiette.
Le sommelier m'a proposé deux vins "régionaux" sortant totalement du commun: un tourbat (le torbato de Sardaigne, alias malvoisie du Roussillon) extrêmement "salin" et concentré, élaboré par deux apiculteurs du côté de l'étang de Canet, et un grenache gris vinifié un peu comme un fino de jerez, par un arracheur de dents parisien, "absentee landlord" en quelque sorte. Belles découvertes.
Mais je dois vous faire un aveu: ce repas, prévu pour être frugal, mis à mal nos résolutions. Le chef a mis devant nous ses papadoms-maison pour y tremper l'houmous, il nous a servi une déclinaison de carottes à l'infini, comme il sait le faire avec ses tomates, en saison, et puis on a eu droit à un "pré-dessert" 100% agrumes (slurp) sauf pour le meli-mato. Quant au dessert - merde à mon endocrinologue - il conjugua la patate douce du jardin d'Ille-sur-Têt pour Christine et une comice "travaillée" façon Belém pour votre serviteur... Eu me gosta de canela.
Mêêêrci patron, merci patron ...
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