Son Excellence la
CUVEE DU CASOT 2009
Elle fait partie à mes yeux de la trilogie des meilleures cuvées du domaine,
à l'instar de Milonga del Angel, de Muerte del Angel et de Resureccion del Angel.
Cette cuvée, élaborée chaque année entre 2005 et 2009, est un peu le fruit de deux hasards complémentaires, comme sortis des jardins d'Eden (facile) ou de Gethsémani.
Hasard de dégustation tout d'abord. Parmi les parcelles que j'ai prises en fermage, l'une d'elles avait été plantée par le père de mon collaborateur José, en 1982, avant qu'il n'en héritât lui-même. Elle faisait face au sud, sur une pente très raide, de pur schiste noir, à la partie méridionale de la commune de Saint-Paul-de-Fenouillet. J'ai pu la vendanger avec lui en 2004 et j'ai trouvé les raisins excellents. Il les portait jusque là dans une coopérative pour en faire du Maury. Moi, à partir de 2005, j'ai décidé de prendre le risque de la vinifier en vin sec, malgré la belle maturité de sa vendange. C'est ce grenache qui constitue la base tannique du vin, et sa matière.
Le complément, variable en proportion suivant les millésimes, vous est offert par le plus beau carignan du domaine, que j'appelle "la vigne de la Loute", mais qui est en fait situé à Alt de Coume Majou, sur le finage d'Estagel. Il fut planté en 1922. Et c'est au hasard des dégustations de mes échantillons que j'ai saisi petit-à-petit la qualité qu'il m'offrait. Dans le millésime 2009, il ne me donna que 350 litres de jus à peine, mais d'une densité rare. C'est lui qui apporte le surplus de fruité rouge et de finesse à la cuvée.
Au bout de dix années d'évolution, ce vin de tout petit rendement (inférieur à 10 hl/ha) commence à s'exprimer, sans pour autant être au bout de son évolution.
La robe est encore très dense et bien limpide, malgré l'absence totale de collage ou de filtration. Le nez s'ouvre sur des nuances de fruits noirs et rouge, mais aussi de fumé. En bouche, la structure tannique et la puissance alcoolique se complètent et il ne subsiste aucun sucre résiduel. Tant mieux pour la buvabilité du vin au cours d'un repas, même si cela le fait paraître un peu plus austère dans l'absolu. Carafez-le et servez-le assez frais (16 degrés environ).
Je conseille vivement ce vin aux amateurs de ma production,
mais il n'y en a malheureusement eu que peu
et je dois le proposer à un prix nettement supérieur
au reste de ma gamme.
Write a comment