A la sortie de chez
Lionel Giraud, de son épouse, d'Albert, de Jérémy
et de toute l'équipe.
(Table Saint-Crescent, Narbonne)
Mon frère Thierry nous avait rejoints fin mars, en avion, tout seul comme un grand pollueur des vols "low-cost" qu'il est, en provenance d'Heppignies.
Mina, elle, avait pris place dans la luxueuse berline (non, il ne s'agit pas d'une cougar) de Jean et Marie-Fée, pour accompagner ma vraie, seule et unique marraine de baptême, Nicole André, qui fêtait ses ... quatre-vingts ans à LF! Si je vous jure: les passagers totalisaient donc ainsi pas loin de 350 ans de vie à eux quatre! Vroum-vroum. Ils ont fait étape à Pont-de-Vaux (Ain) avant de nous rejoindre le 31 mars.
Lundi matin, la semaine passée, au moment de partir faire bombance, Mina a décidé que ses coronaires en avaient marre. J'ai subtilement dit aux autres de me précéder au restaurant - où je les rejoindrais par après - et ai embarqué ma mère dare-dare dans l'ambulance de Réa en direction d'une clinique perpignannaise dont l'équipe des USI coronariens a bonne réputation.
Un oedème pulmonaire, une coronarographie au calme et deux jolis stents dans la circomflexe plus tard, elle avait oublié veau, vache, cochon, douleur précordiale, orthopnée et même dyspnée à la marche et pouvait rentrer à LF samedi dernier. On l'a réadmise entretemps pour quelques vérifications de routine difficiles à réaliser à cause de l'éloignement relatif.
Mais voilà pourquoi elle a manqué son rendez-vous à Narbonne, avec une table d'exception mais surtout avec son sommelier préféré, Albert Malongo. On s'arrangera bien pour qu'elle obtienne une deuxième chance, car je vais quand même la garder quelques semaines en convalescence chez moi ... si son obstination y consent!
Quant à nous, nous avons divinement bien mangé dans le vieux prieuré retapé, comme d'hab. Vous savez que les chroniqueurs gastronomiques et moi ne vivons pas dans le même monde. Moi, je préfère essayer d'être un καλὸς κἀγαθός et ne vous commenterai donc qu'un plat, mon entrée:
* le calamar des côtes narbonnaises taillé en tagliatelles,
champignons de l’instant cuits avec des bourgeons de sapin du Canigou,
jus d’estragon, sarrasin grillé, émulsion madras
Imaginez des lamelles de calmar à peine ramollies, goûteuses et non caoutchouteuses, le croquant des champignons et la garniture aromatique où le sarrasin l'emporte de loin sur le kerrie. Epoustouflant et accompagné par un 100% terret blanc des calcaires du piémont cévenol (Merci, Albert).
Une fois encore, le macaron pourrait facilement être doublé à cette adresse. Mais je ne suis pas certain que NOUS y tenons vraiment. L'équipe est sympathique, professionnelle mais proche. C'est la patronne qui assure l'accueil, avec un sourire plutôt que les courbettes des palaces multi-galactiques et ensuite, on vous accompagne tout le repas avec les accents méridionaux - pas vrai, Jérémy? - et avec une pointe de taquinerie. On ne vous regarde pas de haut si vous ne savez pas exactement comment on cuisine le salicorne, combien de temps on fouette les ormeaux et quelle est la proportion de pinot meunier dans la Grande Cuvée du négociant-manipulateur à la Maison Prout-Prout, sur la côte des rosés ....
"Si vis pacem, para bellum
Et si tu veux du gastro, vas-donc chez Giraud!"
Merci à tous, même au portier-voiturier imaginaire;
la tramontane l'a emporté et on lui souhaite: "Bon vent!"
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