ON SE SOIGNE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Faut pas mollir.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma mère a subi coup sur coup deux admissions d'urgence, au décours extrêmement favorable. Hier soir, l'ayant quittée en bonne forme à la veille d'une dernier examen diagnostique, j'ai avalé avec entrain, et en compagnie de Christine et Romàn, l'excellent cru héraultais de ma photo.

Ensuite, avec notre petit quatre heures, c'est une larme du savagnin qu'elle a pu déguster elle-même ce jour, à peine rentrée à LF.

 

Attention, je mets les hygiénistes en garde, qui voudraient me tailler sur mesure un procès d'intention. Elle recevra tous les jours où elle le souhaite 2 à 3 cl d'un vin de qualité. Ses tests hépatiques sont normaux et le gros de ses paramètres biologiques aussi.  Tout juste un potassium à la limite inférieure de la normale, ce que je vais combler par les amandes qui accompagnent la rasade (bons Oméga-3) et par une cure de tomates dont elle raffole. 

 

Or, ces deux bouteilles ont une histoire.

 

Du temps où le sympathique Bernard Poulet tentait (infructueusement) de placer mes vins en région bruxelloise, c'est Gérard Garroy qui m'avait expliqué, désolé: "Tu sais, Luc, tu es comme Chabanon. Les restaurants en veulent à la carte, pour faire bien, mais ensuite ils n'arrivent pas à vous vendre et ils ne recommandent pas". C'était flatteur pour moi; tant Alain Chabanon peut me servir d'exemple et tant j'apprécie les vins de cet illustre aîné. 

 

Deux ans plus tard, trois peut-être, nous fêtions mon anniversaire à La Barbacane (Carcassonne) et un des sommeliers de pointe de toute l'Occitanie nous avait placés entre les mains de son commis d'alors. J'ai souhaité boire "L'Esprit de Fontcaude", un Montpeyroux du haut du panier.

Ce dernier, Baptiste Ross-Bonneau, a fait du chemin depuis lors. Au debriefing, il m'a expliqué combien ce choix le rendait heureux car il désespérait de pouvoir placer ce bon vin à la clientèle huppée des lieux. 

 

Ensuite, chez Laura Prelorenzo et Marco, au délicieux Hôtel Papillon

de Saint-Jean-du-Bruel, en terre templière, il m'arrive aussi de boire de ce cru, proposé à un prix raisonnable à la carte. 

 

Celui-ci, un cadeau de Baptiste je crois bien, a fait merveille en accompagnement d'une côte de boeuf rassie (30 jours) mais pas mortifiée, encore froide au centre mais à la surface bien saisie, et ses petites "Nicola", avec gratin léger (Cantal) d'épinards en branche. SLURP.

 

J'ai fait un tour chez les Tissot, avec notre chêvrière préférée et mon setter qui était encore parmi nous, il y a bien longtemps. Nous avons été reçus comme des princes et l'ex-beau-fils de Jacques Tissot, devenu élaborateur de vinaigre fin, nous avait balladés en Arbois, Côtes-du-Jura, Pupillin et Château-Châlon, les jambes allongées depuis la banquette arrière car il relevait de chirurgie à cette époque. La famille n'a pas réussi à me convertir au Trousseau ni au Poulsard, mais je suis un inconditionnel de tous leurs blancs, fussent-ils secs ou tendres, typés Jura ou non, Jaune ou pas jaune.

 

Cette bouteille-ci a cédé quelques cl de son contenu à ma mère et une bonne rasade à moi même, avec le cake à l'orange du petit en-cas de l'après-midi. J'ai ajouté un vrai cappuccino (mousse de lait sur ristretto réalisé à la Pavoni) pour moi, car je ne suis pas (encore?) sujet à de la tachycardie paroxystique, moi. 

 

On ne s'emmerde pas, chez les Charlier-Dehaze-Civale-Hardouin.

 

 

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