Nous sommes le 30 avril.
C'est la veille du
1er mai,
jour où nul
ne se rend au taf.
Ce n'est pas une raison pour négliger mes chroniques presque quotidiennes. Et vous avez droit à une de ces ânecdotes (avec circonflexe) bourines dont j'ai le secret.
Il y a une dizaine d'années - c'était vers 2009, ce me semble - nous avons encaissé des rafales de tramontane dépassant les 200 km/h dans les terres sur la vallée de l'Agly. Un olivier de garrigue s'est même écrasé sur le chenillard que j'avais été obligé d'abandonner à la Coumo de Miquelet, sans dégât (pour la machine). Moi, par contre, j'ai relâché la portière du pick-up, arrachée de mon bras par la bourrasque à cette occasion. Comme un foc ou une voile d'étai, elle a filé jusqu'à sa butée, et même au-delà, arrachant du chant de tôle le mécanisme amortisseur. Depuis lors, je sais que je dois retenir ma portière. De même, celle-ci se reclaque avec un bruit de conserve dès que la pente la referme. Les règles de la physique sont implacable: vous connaissez tous ces foutaises de centre de gravité qui dépasse la verticale etc ...
Or, depuis x années, lorsque je fais une courte marche-arrière en démarrant avec les roues braquées, et qu'un petit dénivelé se présente, un cri déchirant de métal froissé se fait entendre. La première fois, ce fut en sortant de l'emplacement de stationnement devant la maison de Zellik. Et la propriétaire, qui est par extraordinaire également la mère de mes deux fils, est venue voir ce qui causait un tel déchirement. L'un ou l'autre maladroit tamponne effectivement parfois sa boîte-à-lettres réglementaire au passage. Mais ici, nenni.
Consulté, le concessionnaire de la marque m'a dit que cela provenait des butées d'amortisseur de roue et les graissa à la première occasion: résultat peu concluant. On dirait les deux premières années de l'interminable quinquennat de Manu le prétentieux.
Et depuis lors, cela n'a cessé d'empirer. Lors du premier séjour romeufontain sous le gel, ce froissement à vous ... glacer le sang s'est associé à un gros patinage de la courroie du ventilateur pour réveiller Fabienne et ses chats, notre folklorique voisine.
Mais pas moyen de trouver l'origine du vacarme, toujours lié à un démarrage, à un petit dénivelé, à un angle de la direction et plutôt à la marche arrière!
Lors d'un changement de pneumatiques, nous avons profité du pont pour faire travailler les suspensions à vide ou presque. On a pu reproduire, mais en plus faible, le grincement et le mécano était d'avis - comme je commençais à le craindre moi-même - que deux éléments de la triangulation avant gauche devaient travailler sous un frottement anormal. Il faudrait sans doute démonter.
Epilogue proche. Hier, la voiture de Christine rentrait au garage pour un problème de carrosserie et j'en avais profité pour dire au garagiste qu'un de ses collaborateurs devrait jeter un oeil sur la mienne.
Et patatra, la veille, en ... fermant ma portière gauche, à l'arrêt et sur du plat, voilà-t-y pas que le déchirement se produit, mais avec quelques db de moins. Et j'ai pu le reproduire 4 ou 5 fois, validant ainsi mon observation expérimentale.
En fait, le bitoniau que je vous montre était totalement désolidarisé du montant en tôle, mais son mécanisme restait coincé. Chaque fois que la structure se tordait (pick-up double cabine sans montant central entre les portières arrière et avant, longue poutre porteuse rigide, ressorts à lames etc ....), ce petit mécanisme forçait sur la carrosserie et la portière elle-même résonnait comme un corps de violoncelle.
On connaît la capacité amplificatrice du Mazdivarius!
Mais l'extraire fut une autre paire de manches: beaucoup de patience, quelques coups de burin et des rayures de disqueuse, la peur au ventre de foutre le feu aux garnitures plastiques de l'habitacle par les projections d'étincelles. Il reste à présent un trou béant à la charnière, que je vais calfeutrer.
J'attends avec impatience le premier franchissement
d'un petit seuil en marche arrière, roues braquées.
Mais ma conviction est forgée. Il me reste à la tremper!
La mécanique, c'est comme la néphrologie:
une histoire d'ouïe.
(pss-pss-pss)
Write a comment