Je vous expliquerai plus tard
comment j'en suis arrivé là.
Le Flamenco traditionnel m'intrigue mais il présente souvent des aspects rudes, rauques, rébarbatifs qui me dérangent un peu, à l'instar du Tango. A l'inverse, la troisième discipline de ce style, le Fado, me plaît d'emblée.
Je suppose que les puristes ne me considéreront jamais comme un aficionado à part entière, pour cette raison.
Cette jeune femme semble briser tous les codes. Elle vient de Huelva, cette curieuse ville de l'extrême sud de la péninsule qui semble présenter la plus longue histoire de peuplement continu depuis avant le temps des Phéniciens. Quoiqu'il arrive, pas de Punique, donc!
Je vous livre mes impressions brutes, après deux écoutes à peine; la troisième est en cours. Le disque alterne les morceaux courts, parfois minimalistes, où sa voix magique s'essaie à un petit exercice, une espèce d'étude, et des numéros accomplis de cantaora.
Attention, les cheveux "blonds vénitiens" et les yeux verts de la dame, sa grande bouche carnassière et ce coffre impressionnant ne sont pas gitans: voici une Paya pur jus. On m'accusera de racisme sans doute - m'en fous - mais je dis "Tant mieux". Elle mélange les mediums somptueux et des envolées de vibrato du plus pur style classique, cante jondo si on veut, à de la cancion légère, "populaire". Et son accent, qui sonne à mes oreilles comme autant de parfums d'Andalousie (Olé!) blanche, n'a pas la rudesse des évangélistes des campements autour de Grenade ou de La Macarena.
La voix, claire, rappelle par quelques côtés celle de certaines fadistas modernes (Mariza, Anna Maura ...), de Joan Baez jeune, de Barbara Hendrickx voire même de la grande Ella: du bonheur!
Les accompagnements, des guitares surtout (mais pas uniquement, les souffleurs sont présents), sont somptueux et la prise de son me plaît: proche, avec beaucoup de bruits de frottement parasites, mais un grand équilibre et pas de réverbérations. Ce n'est pas le cas sur le CD de 2012, où l'enregistrement est trop mat, sans relief.
A écouter impérativement: classe évidente.
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