Non pas le "choc des photos",
mais bien toute l'info
que l'on peut en tirer.
Votre Léon connaît Cuba.
Il n'est pas exact que j'y ai appris le russe (hélas), et "le parti" ne m'y a jamais envoyé non plus. Mais j'y ai passé le temps d'une escale d'un paquebot de chez Paquet à bord duquel j'étais en mission
"diplomatique". J'étais chargé de limiter les frictions entre la partie francophone d'un groupe de médecins en voyage d'agrément et leurs alter ego flamands, d'une part, et j'avais reçu ordre de présenter deux exposés scientifiques concernant la fonction rénale, d'autre part. Or, mon bagage avait atterri à Puerto Rico, comme tout notre groupe, mais il était reparti à Bruxelles aussitôt, via Tampa. J'ai visité les Keys et d'autres curiosités sans pouvoir même changer de linge et ... mes "transparent slides" - on utilisait encore un rétro-projecteur en ce temps-là - m'avaient déserté également. Une fois au Malecón , l'organisateur (fautif de fait) m'avait alloué un petit budget pour me rhabiller, chose difficile dans la Cuba des années '80, et j'avais recréé à main levée tous les diagrammes pour mes présentations, courbes comprises, et de tête!
En outre, ma relation de couple battait sérieusement de l'aile et l'ambiance dans la cabine - où on faisait sécher le linge relavé le soir pour être enfilé le lendemain - était parfois tendue.
Sinon, Marcel-Francis Kahn, pape de la rhumatologie française, nous avait beaucoup parlé de ses sorties de pêche à la langouste avec Fidel au cours des "grands tours" auxquels je participais à l'hôpital Bichat l'année précédente:
"Aqui se queda la clara / La entranable transparencia / De tu querida presencia /Hasta siempre, Professor Commandante!"
Donc, depuis lors, ma contribution, volontaire quoique modeste, au bien-être de mes camarades cubains consiste à fumer uniquement des puros provenant de leur île, et ce une dizaine de fois par an.
Dans un souci d'économie de marché soumise au centralisme démocratique, j'ai confectionné moi-même mon humidor. Si vous êtes perspicaces, vous aurez remarqué qu'il s'agit d'une boîte, capitaliste mais recyclée, dans laquelle l'hôtel Sacher enferme d'ordinaire ses précieuses "Torte" pour les vendre à l'export. Mon amie Susi, qui fut peu ou prou la numéro 2 d'IBM Autriche, m'en envoyait régulièrement dans une tentative de me faire quitter la gauche où je végétais. Depuis lors, c'est elle au contraire qui est devenue moins "libérale". Elle m'a même fait rencontrer l'ex-Bundeskanzler, un "socialo", qui a apprécié la Cuvée du Casot 2009. Fervent supporter du Barça (tant pis pour lui), il possède en effet un pied-à-terre à Barcelone. Ma lutte des classes n'a pas gagné la guerre mais bien une bataille à cette occasion...
Tout ça pour vous dire que ce Saint Luis Rey, grillé lascivement sur la terrasse de LF cet après-midi, se mariait délicieusement à ma salive, rendue salée depuis quelques semaines par des petits soucis dentaires qu'on est en train d'arranger. Mes papilles sont irritées et ma perception s'en trouve perturbée.
Si Dieu est un fumeur de Gitanes,
Léon préfère quant à lui le produit de la Vuelta Abajo.
Quand le goudron m'encrasse le poumon gauche,
j'inspire du droit pour continuer à prendre ma dose de nicotine!
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Marc (Wednesday, 08 May 2019 18:54)
Et Monsanto/Bayer n'est pas encore arrivé sur l'île. Profitons-en.
Charlier Luc (Wednesday, 08 May 2019 19:44)
Héhé