Mais là, c'était en plein jour.
L'hibernation est bel et bien terminée. La famine, qui constitue la première cause de disparition de ce sympathique petit insectivore, a épargné notre aimable visiteur. D'ordinaire, il nous éveille la nuit (parfois avec un congénère) en allant bruyamment chiper les croquettes des chats.
Cette fois, c'est en plein jour qu'il s'est rassasié. On dit que leur vue est faible, même s'ils ont un bon nez et l'ouïe fine. Effectivement, j'ai pu le photographier à loisir au travers de la porte vitrée, et il ne s'est éloigné que lorsque j'ai contourné cette partie de la terrasse et me suis approché par l'extérieur. La palette qui sert de présentoir à nos plantes d'agrément lui sert aussi de cachette et il s'est prestement glissé en-dessous.
A part la disette, ce sont les automobilistes, les renards roux, les hiboux grand-duc et les aigles royaux qui les déciment. mais leur pire prédateur semble être le blaireau. Leurs territoires ne se chevauchent quasiment jamais. Une publicité pour un insecticide (du DDT si je me souviens bien) affirmait quand j'étais gosse "Timor passe, tout trépasse". Là ou passe le blaireau, de la même manière, le hérisson disparaît, apparemment. C'est sans doute pour cette raison que personne ne commercialise de brosse à base de fourrure de hérisson pour le savon à barbe.
Certains soirs, un curieux manège s'observe sur le seuil du pavillon: un premier spécimen se vautre dans la mangeoire des chats et s'y délecte, un deuxième grignote prudemment depuis le bord du bol, et la petite chatte noire (Rosalie) qui accompagne parfois Arthur attend patiemment son tour à un mètre de distance.
En plus de nombreux insectes (et du pet-food) - insensibilité à leur piqûre - le régime alimentaire se compose parfois d'autres invertébrés: araignées, escargots, mille-pattes, lombrics... Ils ne dédaignent à l'occasion pas des petits oiseaux, des grenouilles et crapauds, ou des petits reptiles.
Ils font le ménage dans nos jardins, en somme.
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