"C'est un 50 mm?",
s'était interrogé le chef
lors d'une visite précédente,
tandis que j'avais posé
le "pancake" sur la nappe.
Vous pensez bien qu'un homme qui reconnaît ainsi du premier coup d'oeil le plus petit des Nikkor, et une vieille lentille en plus, est certainement apte à recevoir de mes mains le précieux boîtier à pixels, afin de nous immortaliser le portrait. Le copyright de ce cliché, où nous n'obstruons même pas (plein champ) l'horizon de la colline schisteuse ouvert sur les Corbières, en revient donc à Pierre-Louis Marin. Il nous a accueillis, nous a nourris et même servis, nous a régalis et nous a photographis. Comment ça, il manque des désinences?
Depuis les vacances, et leur prolongation forcée, de ma mère, nous avons mangé au Mas Guérido (une très populaire tête de veau, ça rime) et la succulente nourriture des familles de Hanoi chez Neige (Table de May-Li). Nous sommes allés découvrir le "Menu Fraises" de Mélanie Zervos à Coutens et puis celui des chevaliers à Couiza. Ce WE nous étions, vous l'avez lu, dans LES Aubrac (aveyronnais, lozérois et cantalou), entre Rouergue et Gévaudan.
Ce matin, soleil resplendissant sur la côte audoise, il fut décidé de ... remettre le couvert, c'est le cas de le dire et c'est l'Auberge du Cellier, en début de Fenouillèdes, qui nous a concocté son menu du moment: asperges et morilles.
- "C'est normal, me direz-vous, on est en pleine saison."
- "Oui da, que je vous répondrai, c'est souvent comme cela que nous choisissons, et les chefs dont on fréquente les établissements aussi".
C'est l'excellent blanc des époux Gallet, des voisins proches du lieu, qui a fait glisser tout cela. Il faut ajouter que le chef, comme le patron de ma fille d'ailleurs, met volontiers à table un petit supplément de sauce pour ceux qui veulent saucer et encore saucer. C'est notre cas et j'ai pris triple ration de jus crémé au citron (entrée) et de la bisque corsée au rancio sec (plat).
Un lundi isolé de mai sans pont pour le sandwicher avait fait embaucher une équipe réduite et c'est donc le chef lui-même qui servait à table en compagnie de son responsable de salle. Faut bien que le second bosse un peu, en cuisine! Les jours de grande affluence, ce n'est pas possible, mais cette configuration est sympa car elle facilite le dialogue.
Ma mère rechigne un peu à joindre deux mondes dans la même assiette. C'est sans doute une affaire de génération. Elle ne souscrivait pas forcément à la poularde aux écrevisses de Barattero, alors que Lamastre était une étape favorite de ma grand-mère. Elle ne fonce pas non plus sur le "Porc à l'alentéjane" (avec des gambas, des tomates et de la coriandre) et elle a mangé à part ses langoustines (encore fondantes à souhait et très savoureuses) et le tendre morceau de veau qui les accompagnait. Nous trois par contre, et gloup, en bouche avec un maximum de bisque. On ne va pas se laisser emmerder par un peu de fusion Mar y Muntana quand même! Notez que, si elle dit cela, elle n'a par contre rien laissé sur l'assiette!
Menu à thème à Cavaillon (asperges des sables),
à Mirepoix (fraises du mari de la chef) et maintenant à Montner.
Et menus à thème encore tout au long de l'année.
Christine et moi-même apprécions cela.
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