DE WIJN DER VERTRAGING

Une bouteille magnifique
Une bouteille magnifique

 

 

 

 

 

Avril 2010: une de

mes plus chères amies,

et de longue date (<1976),

fête ses 50 ans.

 

 

 

 

 

 

 

Les festivités ont lieu dans une de ces Heurige si hospitalières, du côté de Grinzing. Au retour, je dois rendre visite à un personnage en vue du comité Slow-Food allemand, qui est propriétaire d'un hôtel de standing dans la station thermale de Bad Mergentheim. Aussi, j'ai organisé auparavant un savant détour ... par la Franconie, selbstverständlich.

Une petite dégustation s'impose en effet, du côté d'Iphofen!

 

Hélas, les routes sont encore enneigées sur une partie du trajet, mais surtout très encombrées au niveau du réseau des Autobahn et nous loupons l'heure convenue. J'ai bien entendu pris soin de prévenir et crois comprendre (secrétaire fort aimable) que notre interlocuteur modifiera son horaire. Après, tout ne s'est pas déroulé comme prévu et il m'en a été tenu rigueur, de manière polie mais fort hautaine. Le soutien espéré pour tenter une introduction des vins de la Coume Majou au niveau du marché allemand s'est terminé en eau de boudin. Notez que ce n'est pas trop étonnant dans le Tauber. Ach, Schweinerei  ...

 

Et ce "Julius-Echter-Berg" fait partie du lot de flacons que j'avais acheté en route à cette occasion. Le domaine Wirsching est un des fleurons de la Franconie et je l'avais découvert en 1990, dans des circonstances très particulières. 

 

Mes parents étaient des inconditionnels des opéras de Richard Wagner, au point d'étudier les livrets et les partitions presque par coeur, avant d'acheter à prix d'or des places pour quelques représentations à Bayreuth. Ils ont ainsi dû participer à une vingtaine de festivals annuels, autant de trous dans notre héritage, à Thierry et à moi! Et ils logeaient dans différents hôtels de la région, et parmi eux régulièrement dans un bel établissement à Wirsberg. Je suis allé les rejoindre pour une paire de journées cette année-là, en compagnie de celle qui n'était pas encore, mais il en manquait peu, la mère de ma fille. Elle n'était pas entièrement en odeur de sainteté et c'est avec un enthousiasme aussi tempéré que le clavecin de Johann Sebastian que mes vieux ont appris à cette occasion qu'une petite graine déposée sans y prendre garde, et même plutôt par mégarde, avait commencé à trouver terrain favorable dans le giron de la belle. Oui, c'est toi, Virginie! 

 

De là, nous avions rayonné sur le vignoble franconien. J'y suis retourné souvent et ai même eu l'occasion, pour le compte du Deutsches Weininstitut, d'écrire dans In Vino Veritas un long reportage portant sur une douzaine de producteurs de la région. Ah la la , quelle aventure! 

 

Au fait: cette parcelle (Einzellage) porte le nom du Prince Evêque historique de Würzburg, qui en possédait jadis les vignes dans son patrimoine de Grand Electeur. Il s'agit de ces fameux "Keuper" qui gèrent si bien la chaleur du soleil, conférant aux raisins du Steigerwald parmi les degrés les plus élevés d'Allemagne. En même temps, grâce à la concentration, les rieslings maintiennent des acidités très enviables.

En vin sec (Fränkisch trocken, soit < 4 gr/l de sucre résiduel) , les équilibres sont très "gastronomiques"; culinair disent les Hollandais, hahaha! 

 

Ce 2008, avant l'arrivée de la vague - que je déplore personnellement, mais bon - de la gradation "G G"  (pour grosses Gewächs), représente le sommet de gamme en riesling, indiqué par la mention "S" (= Signature). Il s'agit souvent d'un Spätlese trocken ou même d'un "abgestumpfte" Auslese trocken. Au bout de ses 11 ans de garde, le vin a atteint son apogée. La robe commence à se parer de doré et le nez, très ouvert, va de l'agrume à l'encaustique. Bouche ample et finale ronde sans amertume. Magnifique vin d'apéritif, de gastronomie et de ... retour de promenade en fin d'après-midi. 

 

Ja Ja: Prosit! 

 

 

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