LE SIECLE PRECEDENT AVAIT ZERO AN(S)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est Raymond Smeyers

(Antwerpen)

qui me fournissait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toutefois, mes parents ont "régulièrement" ramené quelques bouteilles de l'île elle-même. Je ne sais plus à quel groupe appartenait ce flacon-ci. Il est malheureusement le dernier "vieux" Madère que possédât le patrimoine familial. En toute logique, nous l'avons ouvert pour célébrer le retour - victorieux - de ma mère dans sa maison natale et pour le déguster avec elle. Comme je suis un mec cynique et pas un "bon p'tit gars", je dirais: "Tant qu'il en est encore temps". Même mon frère, dont le traitement pharmacologique impose une modération extrême, y a trempé les lèvres. 

 

Nous avons mis les pieds pour la première fois à Funchal dans la seconde moitié des années '60, pendant les fêtes de Noël. Je pense que mon frère devait avoir dix ans à peine et nous avions cependant l'autorisation parentale de nager seuls en mer (à nous deux) et sans aucune surveillance, vers un ponton situé à 600 mètres environ de la piscine de l'hôtel (notre point de départ), alors que de nombreux rochers affleuraient à la surface de l'Atlantique à cet endroit, créant autant de boutoirs potentiels au gré des vagues! Nous étions déjà des nageurs aguerris mais je pense toutefois, avec le recul du temps, que c'était pure folie! Notre éducation, inutilement sévère sur de nombreux points, a connu certaines de ces imprudences incompréhensibles. Bon souvenir quand même, et compagnie sympathique des petits poulpes ...

 

Lors de cette première expérience madérence, le goût des vins doux oxydatifs de là-bas fut ramené vers ici et un fût de sercial (122 litres) arriva peu après à Etterbeek, via le port d'Anvers. Trois mois après sa mise en perce, il était déjà vide: moderação mon cul, oui!

 

Le moscatel, ou cépage muscat, n'est plus que très chichement représenté sur l'île, à l'image du bastardo et du terrantez. Il s'agissait du muscat d'Alexandrie (à gros grains), comme à Setúbal, Pantelleria (zibibbo) ou Kelibia. Notons que les VDN de mon département l'utilisent aussi, seul ou en assemblage. Je n'en possède pas. 

 

Cette bouteille, au jus de couleur marron, était bien évidemment immense de complexité, de longueur et de suavité. L'acidité volatile compensait à la perfection l'alcool et la sucrosité. Il faut dire qu'il en coûte pas loin de 1.000 euros pour la remplacer à présent. Son compte en escudos de l'époque était beaucoup plus accessible. 

 

Nous avons abandonné la bouteille à moitié pleine aux embruns du Bachten de Kupe, faisant confiance à la Mina pour que la fin de vie du flacon ne soit pas indûment prolongée. Une issue rapide sera plus vraisemblable que des glouglous palliatifs.

 

 

 - à sua saúde! - 

 

 

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Comments: 2
  • #1

    Michel de Lacave (Saturday, 01 June 2019 20:07)

    Classe! quoiqu'un peu inattendu sur un flacon de cet âge, le "vinolok"...

  • #2

    Charlier Luc (Saturday, 01 June 2019 20:12)

    Toujours cette même observation, cher Michel. L'historien reste un témoin de son temps, ainsi que du passé. Le liège d'origine, quoique bien portugais, s'est désagrégé de vilaine manière. Le goulot ne permet pas une bonne adaptation du Vinolok, mais ce genre de vin ne craint plus guère l'oxydation. Et cela a suffi/suffira ... le temps pour ma mère de vider la bouteille!