Les ingénieurs du son /
informaticiens de notre temps
nous embellissent la vie.
J'avoue ne PAS comprendre l'engouement actuel pour les vinyles. Je n'ai gardé aucun des miens. Si cela avait été le cas, j'aurais pu voir comment une certaine nostalgie, sur un "pick-up" moderne, peut éventuellement rendre écoutable la série de scratch-scratch infligée. Mais acheter à neuf?
C'est mon frère Thierry qui m'a offert mon premier lecteur de CD (un Philips) en 1984. J'en ai possédé quelques autres, de la même marque alors que seul son logo m'est sympathique (hollandais !) et aussi un Marantz, ce qui revient au même. Mon premier lecteur de qualité moderne, encore en fonction dans ma chambre pour le casque audio, était un Luxman aux algorithmes un peu froids mais fidèles (D-321). J'animais pour le compte du département de psychiatrie de l'hôpital Erasme des dégustations à thème et leur sponsor m'avait remercié par ce petit cadeau.
Depuis presque 20 ans, ce sont deux Arcam (alpha 7 et alpha 8) "qui me vont bien", avec remplacement occasionnel de la source de rayon laser quand cela s'impose. Les freaks de technologie me snoberont, et les baba-cools me trouveront prout-prout. Je ne sais pas quel était le DAC embarqué mais leur son me suffit (le 8 plus doux que l'autre, surtout pour les cordes).
L'utilisation des CD a chez moi le même âge que mon fils aîné. Et d'année en année, la qualité de ce qu'on nous vend - je n'ai pas de streamer - me semble en hausse, peut-être pas par la brillance du son (quoique) mais surtout par l'élimination des bruits parasites. Etant un mélomane, et un audiophile, beaucoup plus qu'un styliste, c'est le plaisir auditif qui compte chez moi, d'autant que je suis bien incapable de lire une partition et donc de vérifier l'adhésion à l'écriture originale.
Mon premier contact avec "Le Nouveau Monde", comme les gens disent, remonte à une vieille cassette audio, déjà sous la direction de von Karajan. Et la version numérique de 1985 continue de me plaire, en dépit de la biographie contestable de cette grande baguette. J'ai écrit baguette, sans "r", puisqu'il semble, depuis que l'on expose au grand jour les appétits sexuels et les harcèlements attribués aux musiciens célèbres, que leurs pantalons s'ouvraient facilement. Bon, on sait que les cuivres du Berliner sont toujours "virils" (encore cette allusion), mais j'aime cela. Et ce fut d'emblée une prise de son digitalisée: le chef autrichien fut effectivement un des pionniers en la matière.
La version de Kertész avec le LSO (1967) brille un peu moins, au plan acoustique, mais ses enchaînements sont fluides et doux. Je ne la possède que depuis quelques jours et à suivre donc
Quant à Kubelik, toujours au pupitre berlinois (1966), les progrès techniques dans la conversion digitale des vieilles bandes nous permettent d'apprécier en plein son talent et sa fougue. J'adore cette version!
Avec la Symphonie Pastorale, et quelques-unes de Shosta
(je l'appelle Shosta dans le privé),
c'est certainement cette symphonie
que j'aimerais écouter lors de mes derniers instants.
PS: j'espère que mes exécuteurs testamentaires en tiendront compte!
Write a comment