UNE PARTIE DE L'EQUIPE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

"Je ne suis pas seule",

se plaît-elle à répéter.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous savez que ma mère (bientôt 89 ans) nous a gratifiés, entre son arrivée le 31 mars en fin d'après-midi et le dimanche 7 avril au lever, de la séquence: gros infarctus du myocarde, oedème pulmonaire aigu, séjour en soins intensifs coronariens, mise en place de deux stents, retour au domicile (le mien) en bonne forme et ... embolie sylvienne (post-KT) pour couronner le tout le lendemain matin.

 

Je vous passe les détails, une exposition large des déboires de santé des familles me paraît un peu indécente, même lorsqu'elle ne présente pas de caractère "délicat" ou "indiscret". C'est le stade suivant qui compte.

 

Après une convalescence prolongée dans le sud, ma mère a "souhaité" (on la connaît) rentrer chez elle, où elle vit seule dans une petite villa coquette mais bourrée d'escaliers et qui n'a absolument pas été conçue pour accueillir une senior moins valide. Les discussions furent âpres mais le 20 mai, elle était face à son destin ... et à ses volées de marches.

 

J'ai installé partout où c'est possible des rampes solides et des mains courantes. On a descendu d'un étage un lit d'un confort suffisant. Christine a vidé sous sa direction tous les "nids" pouvant simuler un croc-en-jambe et nous avons éloigné un bon nombre d'obstacles encombrant les passages ainsi que l'accès au téléphone, à la télé (!), au "pot" etc ... L'aide à domicile de la commune a été mise à contribution et le médecin traitant viendra régulièrement superviser l'état de santé et l'adhésion au traitement pharmacologique de sa patiente. Le concours d'une infirmière a été ... refusé car, paraît-il, "J'aurais l'impression d'être malade". Au risque de vous offusquer: c'est chiant, les vieux! Je n'ai pas de honte à l'écrire car une collaboration plus souple serait une manière de compléter utilement les efforts fournis par l'entourage.

 

Nous y voilà! Ma mère sait qu'elle peut compter sur l'aide généreuse de quelques proches: des contemporain(e)s mais qui habitent au loin et parcourent régulièrement les 150 km qu'il faut pour lui rendre visite,

mon frère Thierry pour qui ceci constitue encore un effort, un couple de résidents coxydois formidables qui sont presque des voisins mais sont obligés à de fréquentes absences, un couple (octogénaires aussi) de personnes rencontrées plus récemment et ... les adorables sujets de ma photo. 

 

Patrick et Martine sont des transfrontaliers ayant leur propre activité professionnelle, mais qui prêtent volontiers leur concours bienveillant.

Je tiens à les en remercier vivement dans ce blog. Un de leurs fils (sur la photo) est un artisan ayant accompli son tour de France et il peut donner un coup de main occasionnel.

 

Voilà le problème, anticipé mais épineux quand même, auquel je me trouve confronté, à l'instar de milliers de gens. Lorsque nos aînés perdent leur indépendance - ma mère conduisait encore sa voiture au mois de mars - mais que leur caractère et un niveau d'intellect maintenu les incitent à refuser le "placement", nos sociétés sont mal armées pour assurer un état  d'aide à la personne intermédiaire. 

 

Il y a pourtant des voies à suivre: 1) une approche plus précoce visant à modifier à temps (plain-pied, accessoires d'hygiène, salle d'eau, accessibilité) leur propre logement pour permettre aux professionnels de les y maintenir longtemps tout en perdant le moins de temps possible,

2) la multiplication de ces aides à domicile (qualifiées) avec un niveau de rétribution correct, 3) la mise en place de structures de placement plus privatives et acceptables pour les pensionnaires (petits studios de plain-pied garnis de leurs propres meubles), rassemblées géographiquement (même rue ou quartier). Je suis convaincu que le coût global serait inférieur à celui d'une institutionnalisation classique. Il est évident que le pensionnaire doit contribuer aux frais dans la mesure de ses moyens (revenus, pension de retraite ...). 

 

A la fin, bien sûr,

lorsque le niveau de dépendance augmente,

il n'y a pas d'autre solution.

A la fin ...

 

 

PS: Je ne reviens volontairement pas sur le commerce indigne qui tourne autour de la personne dépendante. Certaines institutions font honnêtement et courageusement "ce qu'elles peuvent" avec le budget dont elles disposent, mais d'autres "maisons de repos" sont des pompes à fric exploitées par des escrocs. Ils/elles peuvent souvent (toujours?) compter sur un soutien en haut lieu, évidemment. 

 

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