ASSIMBONANGA, NOUS L'AVONS VU, NOUS

Un repas d'anniversaire avec six jours d'avance
Un repas d'anniversaire avec six jours d'avance

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les légendes se nourrissent

souvent de la réalité.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le récit que je vais vous faire tire tous ses éléments de ma version de la réalité. Aucune source n'a cependant été vérifiée. Comme l'histoire est plaisante, je pense que personne ne me tiendra rigueur d'un embellissement éventuel, sorte de licence romanesque que je m'approprie haut la main. Les lecteurs fidèles de mes blogs ont déjà pris connaissance de certains détails que je vais résumer ici.

 

Christine, née Civale à Saint-Pons-de-Thomières mais aux ancrages profonds à Capestang, au bord du Canal du Midi, n'a pas connu son grand-père maternel, un Gleizes. Cet homme a combattu les Nazis, sous leur forme allemande aussi bien que pétainiste, au maquis de Montalet, du côté de Lacaune (Tarn). Des villageois l'ont dénoncé à la Gestapo et j'ai vu de mes yeux les ruines de sa maison, conséquence de ce qui précède. Il est mort peu après la guerre, d'épuisement et des séquelles des privations - ainsi sans doute que de tuberculose - comme beaucoup de ces courageux soldats de l'ombre. 

 

La grand-mère s'est rendue à Capestang et a refait sa vie par après, avec un certain Lucien, qui compte pour Christine comme son vrai grand-père, Papet Chichien. Il nous a fallu cinq ans de relations commerciales, très cordiales, avec le chef étoilé Gérald Garcia pour qu'on s'aperçoive que lui, fils d'un chef toulousain connu également, avait ce Lucien comme grand-père biologique, qu'il chérissait et avec qui il partait jadis pêcher. Hélas, les querelles de famille ont brisé ce lien précieux. Mais c'est vous dire si, d'une certaine manière, Christine et Gérald partagent un passé commun, volens nolens

 

Le chef Garcia officiait dans un bel établissement entre Castelnaudary et Revel, pour le plus grand bonheur des gastronomes (et de la Coume Majou) et de l'un d'eux en particulier, Zeid Hassim. Quand un concours de circonstances économiques, personnelles, politiques, contractuelles - que sais-je encore? - ont forcé notre cuisinier à quitter ce lieu, au moment où il devenait jeune papa comblé, nous avons su avant beaucoup de gens qu'une bonne fée s'était penchée sur son sort, en la personne de ce gourmet, précisément. Petit-à-petit, les détails du nouveau projet nous sont apparus, mais nous sommes restés discrets. 

 

Ceci ne nous a pas empêchés d'aller voir le chantier de remise à neuf du Château de la Garrigue, en dehors du village de Magnanac, près de Villemur-sur-Tarn. Il faut dire que nous avions eu des clients par-là et que nous y connaissions l'un ou l'autre quidam. Et les travaux ont suscité beaucoup de commentaires dans Landernau.

 

To cut a long story short, cette demeure qui servit un temps de résidence à une maîtresse de Napoléon III avait tapé dans l'oeil de M. Hassim. Il avait entrepris un projet audacieux, incluant un restaurant de haut de gamme. 

D'après ce qu'on raconte, cet homme d'affaires d'origine malgache avait développé un commerce de lychees au départ de l'île - on sait que cette activité très particulière correspond à un marché porteur - et avait ensuite élargi son champ d'action à de l'immobilier dans le Sud-Ouest. D'autres sources prétendent qu'il était ... prof. de français au départ. L'un n'exclut d'ailleurs pas l'autre. Quoi qu'il en soit, il a emporté Gérald Garcia avec lui depuis le Lauragais, à charge pour lui de diriger tous les événements, par traiteur interposé, et de développer une cuisine gastronomique à l'Alto. Sa jeune épouse allait lancer la partie hôtelière, pour sa part. 

 

L'affaire qui nous intéresse comprend un bâtiment principal avec quelques chambres de grand standing et la salle de restaurant, contiguë à une cuisine immense et formidablement bien équipée, à neuf bien sûr. Une annexe récemment terminée abrite une plus grande série de chambres. Le tout est réalisé au départ des beaux bâtiments en brique rouge du 19ème siècle, aménagés et relookés avec goût. 

 

Mais il existe aussi une salle de réunion / spectacle moderne pouvant accueillir aisément 500 personnes (et plus), qui fut inaugurée pour ... le mariage du fils du propriétaire. Elle prend la forme d'un piano à queue, clavier compris. Je l'ai visitée en configuration "sono": impressionnant. Les jardins, parsemés de kiosques et de petits abris, accueillent des réceptions: Toulouse et Airbus ne sont pas loin. Tout ceci borde les rives d'une piscine dessinée en forme de violon: Stradivarius plutôt que Desjoyaux, en somme.

 

Nous avons inauguré la table au mois d'août, rencontrant brièvement M. Hassim à cette occasion et présentant nos vins à une partie du personnel de salle. Il n'y a à ce jour toujours pas de sommelier attitré; c'est une denrée plus rare que les poivres de l'Océan indien! On a eu la chance d'y manger à nouveau en compagnie de mon frère peu de temps après et ... nous sommes allés y fêter avec un peu d'avance l'anniversaire de notre amie Alison samedi dernier. 

 

On retrouve dans la cuisine tous les ingrédients qui nous avaient charmés à l'adresse précédente de Gérald, avec comme un air de "non-urgence" en plus pour les locaux. Tout est pensé en fonction du beau, mais aussi dans un cadre événementiel. On a réussi l'amalgame entre la modernité (ascenseur extérieur dans son îlot, salle de concert, parc new-look ...) et les aspects plus historiques. La salle à manger aux hautes fenêtres Second Empire se pare d'un mobilier en bois luxueux et de fauteuils de facture actuelle, mais au design plus ancien. 

 

Johnny Clegg n'avait pas vu Mandela (Assimbonanga) mais nous avons non seulement rencontré Monsieur Hassim, mais aussi pris beaucoup de plaisir déjà dans son nouveau domaine. 

 

Je pense que Bibendum ne restera pas longtemps insensible 

aux missions commandées par le ... sergent Garcia.

Chef, oui chef ! 

 

 

 

 

 

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