J'ai un peu forcé la teinte !
Les lavandins à l'avant-plan attendaient avec impatience qu'on les coupe, la semaine dernière. Et le Ventoux, sommet calcaire perdu dans les nimbes, attend avec frayeur, lui, que le peloton s'y époumone.
Tous les excès de mon caractère - et Dieu sait s'il y en a - sont absents chez notre "Monsieur Paul". Je ne vous ai pas directement parlé de lui jusque ici, craignant que sa discrétion exquise ne l'apprécie pas. Il n'était pas le chauffeur envoyé au casse-pipe par les services secrets d'Elizabeth dans le tunnel du Pont de l'Alma. Il m'a été présenté il y a environ cinq ans par un des Marc de ce blog, et m'a pris assez rapidement en sympathie, de manière surprenante.
Nous présentons beaucoup d'intérêts partagés, mais autant je suis un rustre, autant il est distingué. S'il s'offusque quelquefois de ma désinhibition, il ne le montre jamais. Je me demande même si cela ne l'amuse pas un peu. Il a compris à quel point la provocation, parfois contenue, parfois au contraire "blatant", a envahi mon ADN de communication. Il sait aussi que je mords beaucoup moins fort que je n'aboie. Enfin, toute sa carrière - une réussite éclatante - s'est déroulée dans des milieux feutrés et stylés, mais férocement compétitifs, et je pense qu'il prend plaisir à s'encanailler un peu, sans tomber dans la vulgarité crasse, car je crois que j'y échappe. Enfin, j'espère.
Il m'a rendu d'énormes services, sans que je ne puisse rien faire en retour. Même si je ne vis pas sur le mode du donnant-donnant (jamais), le déséquilibre est cependant flagrant. Je tente de m'en accommoder.
Je pensais qu'il était mon aîné - de peu - mais c'est le contraire et il a donc fallu du temps pour que je lui propose qu'on se tutoie. C'est fait à présent.
Il nous a accueillis chez lui, un de ses "chez-soi" en fait, pile-poil au centre de l'Enclave des Papes, mercredi dernier, Christine et moi. Nous avons fait étape à l'ombre de Madame de Sévigné, ou tout au moins de sa fille, avant que d'aller faire déguster nos vins dans une des plus belles tables de l'Isère le lendemain. Tout l'arc qui joint l'est de Lyon et les contreforts alpins regorge effectivement de restaurants intéressants, sent bon le chocolat et résonne au son de la musique d'Hector Berlioz. Comment ne pas s'y sentir bien?
Je peux lever, à bon compte, un coin du voile. L'an prochain, une série de chambres d'hôtes seront disponibles sur cette propriété agricole (bientôt trufficole en outre). Nous avons profité en avant-première de l'une d'elles, sise dans un environnement extrêmement luxueux mais sans ostentation. Tout y a été réalisé avec goût et beaucoup d'attention portée aux détails.
Le "landlord" s'est récemment mué en gentleman-farmer.
Merci pour l'accueil chaleureux, Paul.
Et à bientôt, j'espère.
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