La quatrième symphonie
du compositeur de Linz
fait partie,
avec ses 8ème et 9ème, des plus jouées de nos jours.
Il s'agit, pour moi, d'une oeuvre très particulière.
On se fait de Bruckner une image curieuse. Ce grand catholique et admirateur de Marie aurait eu une vie sentimentale particulière, amateur notamment de forts jeunes femmes, sans doute inaccessibles, et présentait de nombreuses phobies et autres traits névrotiques ou compulsifs. Certaines biographies le montrent presque comme un être simple et frustre. Pourtant, il aimait la mathématique au point d'en parsemer sa musique ... paraît-il.
Au fil du temps, plutôt qu'un pâle sous-fifre de Wagner, il est apparu comme une espèce d'autre Mahler. Et moi je trouve que cela le dépeint (haha) bien.
Vous savez que c'est mon ami Michel (du Limbourg) qui m'a offert le phénoménal coffret reprenant une grande quantité des enregistrements publics du chef Günter Wand. Ce cadeau somptueux est aussi une charge: tant de musique à écouter, à analyser et à comparer aux autres exécutions.
Depuis quelques jours, je mets en boucle cette version "live", enregistrée au début de 1998 à la Philharmonie de Berlin. Vous savez que Bruckner écrivait et réécrivait ses oeuvres, parfois avec l'aide d'autres compositeurs, de chefs, de critiques ... Il composa sa quatrième en 1874 mais elle n'a pas été exécutée en public du temps de son auteur. On la connaît grâce à la publication par Nowak en ... 1975! Cette version-ci date de 1881 et est connue sous le nom de Haas.
L'allegro initial reprend apparemment des thèmes wagnériens (Niebelungen, Walkyries), l'andante fait la part belle à l'alto tandis que les autres cordes sont en pizzicato. Le scherzo nous offre ses cors (entre autres), avec notamment son célèbre épisode "de chasse". L'allegro final reprend plein de thèmes, dont sa célèbre "kermesse populaire" (Volksfest).
Je ne suis malheureusement pas musicien. Incapable de lire une partition, n'ayant que quelques notions rudimentaires de solfège, infoutu de jouer intuitivement d'aucun instrument - même pas le triangle! - j'aime par contre beaucoup la musique, reconnais aisément et vite la plupart des morceaux que j'ai entendus et suis très sensible à la qualité du son.
Cette version-ci d'une pièce à la fois terriblement tonitruante
et incroyablement complexe me comble totalement.
Le caractère exigeant et "près de la partition" du chef
(à ce qu'on dit)
met en valeur (par opposition de style?)
tout le romantisme de cette quatrième.
PS: Une fois encore, le logiciel m'a planté avant que je ne termine ce billet. Dans ces cas-là, j'ai du mal à me replonger dans mon texte. Le charme est rompu. J'espère que cela ne se ressent pas trop.
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