ET POURQUOI NOUS AIMONS BIEN SON PASSAGE A TRILLA

Extrapolé au départ d'un selfie
Extrapolé au départ d'un selfie

 

 

 

Chaque année, depuis la toute première fois,

(tout-toute première fois),

Christine et moi montrons nos pauvres vins

au petit peuple des visiteurs de

la Fête des Vieux Cépages de Trilla.

 

 

 

 

 

 

 

Et depuis deux éditions au moins, MLB vient y déguster la gamme de ce que nous avons retenu.

MLB? 

 

"Quand Marilou vient déguster

Ouvrir buvette et proposer 

Moult libations distinguées 

Du p'tit vignoble roussillonnais ..."

 

MC Solaar (Claude) et Gainsbarre, parmi les plus subtils manieurs de votre langue, n'auraient pas désavoué ce quatrain enfantin. 

 

Marie-Louise Banyols représente un condensé, devenu rare, de la mémoire du vin hispanique. Non contente d'avoir passé ses tendres années à boire tout ce qui coulait entre le Roussillon et le Pla de l'Estany, mélangeant allègrement la Catalogne sud et celle du nord, elle a en plus trouvé le moyen d'adjoindre le français (elle est juriste, je crois) aux parlers méridionaux. Et, comme si cela ne suffisait pas, elle fut la sommelière de pointe du département, régnant sur la cave cérétane du restaurant

bi-étoilé des deux beaux-frères, juste à côté du musée qui renferme tant de ces jolies huiles de Chaïm Soutine.

Nous passerons sur son épisode girondin, le moût de raisin ayant teinté les toiles de ses employeurs de manière ... Graves. 

Ensuite, elle servit d'ancrage et de repère à un gros négoce de vin du nord de l'Espagne, où elle fit découvrir tant de jolies bouteilles.

 

Vous comprenez que "rien de ce qui est du vin ne lui est étranger" et ses avis font autorité. En plus de l'expérience, elle possède en outre un goût très sûr.

 

Voilà ce qu'elle a écrit sur le quintet de flacons que nous proposions

(Réf ICI):

"J’ai pu goûter les 5 millésimes existant (2005 à 2009) – encore tous à la vente.

Luc explique qu’il s’agit de leur sommet de gamme, constitué pour une large part (entre 50 et 100% suivant les millésimes) d’un grenache très mûr en plein cœur de l’appellation Maury, et d’une quantité variable de leur vieux carignan planté en 1922 à la Coume Majou (Estagel).

La vendange se fait « à maturité plus », pigeage au pied, ni collé ni filtré, et la cuvaison dure généralement une quarantaine de jours.

 

Le 2005, étonnant, savoureux, plein, puissant, aux tanins ronds, à maturité, mais d’un équilibre parfait… des parfums d’épices, de garrigue et de fruits noirs qui lui confèrent un air d’Italie * ? Je crois que c’était son premier millésime, une vraie réussite.

 

Le 2006, une bien jolie bouteille qui présente certes un début d’évolution mais surtout une grande élégance, une matière mûre, pure, dense et gourmande, de quoi se faire plaisir : un vrai bonheur.

 

Le 2007 s’impose davantage, encore fougueux, dense et juteux, et dévoile des saveurs racées.

 

Le 2008, une qualité de fruit exceptionnelle, une bouche pleine et charnue, le palais charme par son volume, sa rondeur et sa douceur. Tout y est !

 

Le 2009, de toute évidence, il n’est pas prêt à boire, mais je l’ai tout simplement trouvé fabuleux ! Une cuvée qui s’apprécie dès aujourd’hui mais qui se boira dans les années à venir, de la robe noire à la bouche pleine et charnue, avec des parfums d’épices, de garrigue, de fruits noirs, et d’olive noire. Ce vin à la trame de tanins savoureux, au superbe équilibre, est tout simplement impressionnant.

 

La cuvée la plus insolite était un vieux macabeu de 2014. Que j’aime ce style de vin! Mon ami Etienne Montes en produisait de ce style, inoubliables ! Cette dégustation m’a fait regretter de ne plus être sommelière, je pense au plaisir que j’aurais pris à faire découvrir ces vins ! "

 

So be it. Que aixi sigui.

 

 

 

*: de manière amusante, Stefan Kellner, le "fou du vin", avait goûté cette bouteille dans un

    restaurant bruxellois il y a une grosse douzaine d'années, sans en connaître l'origine. Il

    m'avait demandé: "C"est un Amarone de Valpo?".

Write a comment

Comments: 2
  • #1

    Michel Smith (Sunday, 04 August 2019 22:11)

    Loin de moi l'idée de me comparer à notre Marylou nationale ! Mais je ne peux m'empêcher de relever que dans le "hors série" de Cuisine & Vins de France 2011 je relevait déjà : "Il habite au cœur du village de Pézilla, mais ses vignes sont disséminées un peu partout dans la proche vallée de l'Agly, un secteur qui lui offre une étonnante mosaïque de terroirs. La chevelure argentée, cet ancien médecin épicurien fou de vins (normal, il est belge) a connu 36 boulots avant d’atterrir en Roussillon pour assouvir sa passion. Une dizaine d'hectares donnent des vins solides à l'image de « La Loute » 2010 entièrement dédiée au Carignan (24 €). « L’Église » 2008 (9,80 €), syrah et carignan sur sols schisteux et marneux, donne un rouge plus prompt à boire frais sur une grillade. Mais il faut aussi souligner l’intensité folle que dégage la très grenache-carinan « Cuvée Majou » 2006 (13,80 €) un investissement capable de se garder bien au-delà de 2016, et ne pas oublier la toute nouvelle cuvée de pure syrah 2010 (9,80 €) pour l’heure sous l’emprise de ses tannins. Tout est bouché vis. Chapeau !" Voilà la preuve que je n'avais pas tort et MaryLou encore moins !!!

  • #2

    Charlier Luc (Monday, 05 August 2019 08:45)

    Merci Michel! Eh oui: pas "visionnaire", simplement connaisseur compétent. Il y a presque 10 ans de cela.
    Quant à La Loute 2010, j'en ai filé une bouteille cette année pour ton "Carignan Corner", justement.
    Le seul hic, c'est que mon caractère trop peu rompu à l'hypocrisie du commerce et aux usages latins ne m'a pas permis de vivre décemment de ma production. Celle-ci est pourtant tout à fait correcte, j'en ai des confirmations continuelles.