"Si tu reviens jamais danser ..."
Je ne sais pas ce qu'était le bal chez Temporel et ne fais pas trop grand cas de Béart, mais, depuis 1999 au moins, l'Aubrac est intemporel pour ma fille et moi. Et nous y sommes revenus souvent, pour plus qu'un pas de dance. Skip a light fandango ...?
Au cours de la grosse tempête de neige de la fin décembre 1999, j'avais été la rechercher dans la famille du compagnon de l'époque de sa mère, où l'accueil avait été peu chaleureux. Depuis les bords de la Dore, fief de Michel Charasse, nous avions traversé une partie du Puy-de-Dôme puis du Cantal, logeant une première fois à Saint-Nectaire.
J'avais un break 405 chaussé de pneus neige tout neufs et ce fut un bonheur de rouler sur ces départementales désertes et à la neige compacte, soufflée en plaques à vent.
C'est ainsi qu'on est arrivé chez Emmanuel Brouzes, à l'hôtel de l'Aubrac, sur la place de Laguiole. La côte de boeuf - la famille élève de la "Fleur d'Aubrac", obtenue en mettant un taureau charolais sur des vaches d'Aubrac - ne résista pas à nos appétits conjoints, alors que la Loute n'avait pas encore 9 ans. Et l'aligot ne fut pas en reste. C'était "papa en cuisine", et la soeur se retrouvait aussi souvent en salle.
Que vous dire?
En vingt ans, nous y sommes retournés souvent. Et, lorsque je devins vigneron, une commande ou l'autre de l'Eglise de Coume Majou rejoignit la cave. Hélas, ma production n'a pas trouvé de clientèle régulière ici, malgré plusieurs tentatives, alors que nous sommes bien implanté à l'ouest et à l'est, et au sud aussi. J'aime bien aller manger chez mes clients et f'aime bien également que les restaurateurs qui me régalent régulièrement nous mettent à la carte. Oh, pas pour "faire du chiffre", mais parce que c'est sympa.
Je ne fais évidemment pas dans le donnant-donnant et nous avons continué à passer souvent par là, et à nous attabler. Nous sommes aussi devenus des clients très réguliers du Père Durand (les couteaux "Layole") et ensuite de ses fils Christophe et Honoré. Ils m'ont fabriqué, suivant mes désirs précis, littéralement des dizaines d'exemplaires, pour la famille d'une part et pour offrir à mes clients qui le méritaient d'autre part.
Tiens, j'en attends encore.
Dans un bon mois, Virginie et "Juju" (ou JIJI), sa coloc, nous refont le coup de Louise et Thelma. La mienne dirige à présent la salle de l'excellent restaurant (étoilé Michelin) de Stéphane Lefebvre à Jodoigne, et son alter ego y est responsable du froid. Elles passent toutes leurs vacances ensemble, plantant parfois là leurs galants, ou bien les emmenant dans leurs bagages. Être une femme libérée, c'est devenu plus facile que du temps des Cookie Dingler.
Pour l'anecdote, ma fille possède aussi des compétences en gestion hôtelière et en cuisine, même si c'est le contact avec la clientèle et le service en salle qu'elle préfère. C'est ainsi qu'elle avait passé un stage éreintant, il y a quelques années, chez le traiteur du Clos des Lys (Perpignan) où le chef Franck Séguret a pris la succession de la belle affaire développée par son beau-père. Il est en fait originaire de l'Aveyron et on voit de temps à autre ses fourgonnettes passer sur l'Aubrac.
Je ne sais s'il livre ou s'il s'approvisionne.
Et le road-movie des filles les mènera, en septembre, sur le plateau de l'Aubrac, où elle viendront me retrouver. Nous irons avec nostalgie nous glisser dans les draps des chambres d'hôtes de son enfance, et rester une heure à la table du petit-déjeuner, et nous retournerons avaler la Fleur d'Aubrac chez Emmanuelle. Je lui ferai découvrir la cuisine de Cyril Attrazic aussi (Chez Camillou) car je sais qu'elle l'appréciera autant que moi. Là, au gré des sommeliers, mes cuvées changent, mais le chef insiste pour qu'il y ait toujours de la Cuvée Majou 2007. Et c'est un de mes favoris aussi.
Pour le reste, j'essaierai de suivre le rythme de mes trois femmes (Christine est bien entendu du voyage), car on avoisine les 1200 m d'altitude et nous avons pas mal de paysages à découvrir et de belles photos à prendre. On fêtera les 4 ans de Romàn par procuration:
son repas d'anniversaire est légèrement déplacé, d'ailleurs.
Il me tarde de vivre tout cela.
Il me tarde de passer du temps avec toi, ma fille.
Il me tarde ...
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