PUTAIN DE SYRAH !

 

 

 

 

Hier soir, c'était

une bavette d'aloyau achetée sur

la place de l'église

à Charolles.

 

 

 

 

 

Dame, il nous fallait du bon, d'autant que le beurre ne manquait pas pour faire suer les larges lamelles d'oignon doux de Toulouges. Isigny au secours de l'Occitanie huileuse en quelque sorte. Et la noix muscade, je l'avais achetée à l'étal au marché de Saint-Antonin-Noble-Val: très aromatique, comme les poivres de Pondichéry etc ...

 

Je n'ai pas toujours envie de boire "mon vin, tout mon vin, rien que mon vin, je le jure...." et pour cette raison j'avais fait une mini-razzia sur le petit cellier que j'ai constitué à LF. 

 

Niveau parfait, verre de couleur vert clair qui permet de voir, héhé, ...

au tra-verre: la robe semble encore dense. On y va. Le bouchon vient en une fois et le premier nez sent un peu le réduit et l'écurie. Tant mieux, ce n'est ni du TCA, ni de l'évent. Bon, pas du "nature" quand même, restons raisonnables. 

 

On carafe, on secoue comme un malade, on remet dans la bouteille (rincée), on secoue à nouveau comme un Jack Nicholson dans une crise de démence, et on re-transvase dans la carafe, laquelle rejoint le manchon glacé. Cela devrait faire l'affaire. 

 

Mes enfants!

 

- "Du mourvèdre?" s'enquiert Christine, pas plus sûre que cela. 

Froncement de sourcils de ma part, sans condescendance.

Moi, j'ai l'avantage d'avoir vu la bouteille, en plus d'être supérieurement intelligent ET un dégustateur d'exception! 

- "De la syrah, alors".

Quelle bonne élève ...

 

La robe est redevenue pourpre, foncée. Le nez est de Bovril (Oxo si vous préférez ou Marmite pour le Brexit), de fer mouillé, de cabosse encore humide, de poivron rouge surmuri ... Non, ceci n'est pas une manière de préparer du poisson à la japonaise que vous ignoreriez encore, rassurez-vous. Et puis, le choc en bouche: acidité bien franche, rondeur moyenne et des tanins, euh, présents. Un bon vin à barbaque!

Si j'étais un barbare primaire et incorrect - ce qui n'est pas le cas - je m'exclamerais: "Voilà pas une bouteille pour ces lopettes de Vegan".

Ca plairait à mon boucher (et à beaucoup d'autres, que je salue).

Je préfère simplement vous dire que ce Côte-Rôtie trentenaire issu d'une parcelle de mica-schistes sur "la Brune" nous a offert un accord magique avec la bavette. J'avais simplement ajouté des pommes (de t.) en chemise et un peu de moutarde assez forte. 

 

L'est pas belle, la vie? 

Euh, non: c'était ma dernière bouteille.

 

 

PS: c'était l'avant-dernier millésime que nous devions à Albert Dervieux, que j'ai eu la chance

     de connaître, et à qui j'ai acheté ce vin, d'ailleurs, en association avec mes petits copains

     des "Amis du Vin". 

 

 

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