Nous faisons mieux
que la GD,
enfin, je l'espère !
Les bourses des amateurs de vin seront bientôt sollicitées par les formidables promotions des grandes surfaces portant sur des seconds couteaux ou encore les millésimes colibris, en dehors de quelques bouteilles surcotées en quantités d'ailleurs limitées. Sic transit gloria vini.
Entretemps, mes 2009 ont dix ans. Si!
Ce millésime, de très petit rendement, fut le premier à la Coume Majou à subir une réelle sécheresse. Nous avons vendangé des raisins très sains, sans défection d'aucune parcelle, mais cela ne m'a donné que 90 hl de vin, pout 10,5 ha de vignobles en production à l'époque.
Je n'ai élaboré que la Cuvée Majou et la Cuvée du Casot, ainsi que du Maury et du Rivesaltes en petite quantité; pas de Loute, pas d'Eglise, pas de Miquelet.
Cuvée Majou 2009 (sélection Hachette): une robe très dense et qui le reste, un nez ouvert à présent, de pruneau et de fruits rouges, accompagné d'une palette d'herbes de garrigue. Les tanins sont souples et soyeux. C'est certainement le millésime le plus "classique" de mon domaine, soutenu par une acidité fine: on dirait parfois un Chianti très réussi, et c'est un compliment que je m'adresse. N'hésitez pas à le rafraîchir un rien (15° C).
Cuvée du Casot 2009 (sélection Hachette également): pourpre foncé et un nez empyreumatique, où le café torréfié, le pruneau, le bois de cèdre dominent. En bouche, la structure tannique impressionne, tout dans le velours. Voici mon "Châteauneuf-du-Pape en plus élégant", comme je me plais à le répéter sans modestie ni vergogne. C'est assurément une des trois plus belles réussites de ma vie de vigneron.
Cuvée Majou 2006: il faut d'abord lire mon anecdote.
On n'a jamais pu doser le moindre SO2 dans ce vin, même au moment du premier échantillon. Pourtant, j'ai bien mis l'équivalent de 3 gr/hl de solution de sulfite, comme je le fais toujours. Et par après, en cours d'élevage ou encore juste avant la mise (les seuls moments où je prélève car je ne suis pas un "analyseur compulsif"), les résultats m'ont confirmé que le labo ne s'était pas trompé: aucun SO2 dosable. On a fini par analyser le bidon de P18, reliquat de ma campagne 2005 car j'en utilise peu: totalement détitré! En fait, sans le savoir ni sans le vouloir, j'ai complètement zappé les sulfites et ce fut mon premier "vin nature".
N'empêche, après 13 années d'existence, ce vin non protégé offre une robe un peu brunissante (acajou), un nez expressif de moka et de cerise à l'eau-de-vie et surtout des tanins d'une fluidité parfaite.
Les garnitures forestières et vos faisans à venir vont s'en réjouir.
Cuvée Miquelet 2005 (ma première récompense Hachette): ce fut notre premier millésime, et d'emblée une étoile (d'encouragement à continuer?). Au bout de presque 15 années - il fut lent à adoucir ses 20 % de beau carignan - ce vin de gastronomie a atteint son apogée. La robe est encore soutenue, le nez met bien cinq minutes à s'exprimer (carafer impérativement) mais la bouche est toute de souplesse caressante. Certains sommeliers nous en repassent commande depuis dix ans.
Si mon relevé de stock détaillé annuel est exact (you'd better!), il m'en reste un bon deux cents.
Nous avons un petit site de vente en ligne en France, la "Cave de Christine", qu'elle animait régulièrement. Après les événements perturbés des dernières années, nous le relançons à présent. Nous proposerons dans la semaine une "action" sur ces vins.
En Belgique, un petit groupe de clients particuliers - ils se reconnaîtront - participent régulièrement à un envoi groupé au début de l'automne. Qu'ils se rassurent, cette sélection fera pour eux l'objet d'une offre TRES AVANTAGEUSE dans les jours qui viennent, en vue d'une livraison à la fin octobre.
Je suis très fier de ces quatre vins !
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Marc (Tuesday, 17 September 2019 21:35)
1 “vin nature” est avant tout un vin libre qui n’a besoin que de la force de son raisin et de ses levures naturelles pour s’exprimer. Le sans souffre est une condition non suffisante. Ceci étant, la nature est forte et tes 2009 commencent à livrer leur dose de schiste pour notre grand plaisir.
Charlier Luc (Tuesday, 17 September 2019 21:42)
Lyrisme et dithyrambe, on perçoit bien l'influence luxembourgeoise (le schiste mosellan) chez toi, ami.
Phil. (Thursday, 03 October 2019 21:15)
Heureusement, un millésime n'est ni le précédent ni le suivant ... et merci à Marc de rectifier le tir du "maître" hihihi !
Un ancien du CERIA !