FEELING "ABANDONED" ?

 

 

 

 

 

 

Depuis

ma date anniversaire,

je vous délaisse un peu.

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour l'instant, je veux dire à cet instant précis, j'ai les oreilles pleines

- avec délice - des accents que Geoffroy Couteau met sur Brahms. Je me suis rendu compte que les premières mesures de l'andante de la Sonate N°2 correspondent à l'entame de la chanson de Brassens: "Toi l'Auvergnat quand tu mourras ...". 

 

Mais là n'est pas le sujet.

Je garde de mon père des souvenirs très contradictoires. Ce n'est certes pas le genre de personne qui construit la confiance en soi chez les autres. On dit la même chose de moi d'ailleurs. Mais il m'a laissé au moins deux particularités, dont l'empreinte est totalement de son fait. Tout d'abord un goût presque maladif pour une honnêteté intellectuelle sans concession, et ce n'est pas un cadeau dans le monde où nous nous inscrivons. Et ensuite, c'est plus facile à porter, une passion pour la photographie. Il l'avait chevillée en lui, même si des côtés un peu brouillons dans la réalisation ne lui permettaient pas toujours de proposer des clichés impeccables. 

 

Depuis que le côté agricole de ma profession me laisse un peu de répit, puisque je ne fais plus "que" tenter de maintenir ou même développer la vente du stock important de Coume Majou que 15 ans de vinifications me laissent pour mes vieux jours, j'ai pu me replonger dans le monde merveilleux de l'optique. Ce n'est pas "ma nouvelle passion", c'est un revival de quelque chose que je porte en moi depuis mes premières heures dans LES chambres noires familiales (à Etterbeek et ensuite à Coxyde également). Je ne savais pas encore lire, mais je reconnaissais déjà facilement dans la pénombre (au goût) le Rodinal et le Microphen, parmi d'autres.

 

Par contre, mon père, un peu par conviction, un peu par anti-communisme (acquis), méprisait toute l'optique qui devait traverser le rideau de fer. Moi, depuis quelques mois, j'ai la rage des "vieilles" lentilles venues de l'est. Quand une Nippone est bonne, c'est d'ailleurs de l'est qu'elle provient aussi.

Je possède d'ailleurs un 50 mm Petri et, bientôt (la messagerie lui fait traverser le Channel), un Super Takumar

 

Au fait: je vous montrerai bientôt que le soleil illumine mes valises rembourrées. Une dizaine ... d'Hélios les remplissent. Cet objectif, copié du légendaire Biotar produit dans la banlieue dresdoise, a servi en partie de réparation de guerre lorsque Joseph Staline a exigé la saisie du stock, des plans et des compétences abandonnés à Jena lors de la débâcle nazie. Pourtant, les "Alliés" - puisque c'est ainsi qu'on appelle la coalition qui a implanté le capitalisme américain en Europe - avaient bombardé jusqu'à ce que plus rien ne subsiste toutes les zones industrielles de la Saxe, tuant au passage des milliers d'ouvriers civils, des ingénieurs, des techniciens, et détruisant des tonnes du fameux verre Schott. 

 

Parmi ces Hélios, un modèle me tient à coeur: le 44M "tout court". Il possède un diaphragme à huit lamelles et on peut choisir son mode de fonctionnement: en manuel ou bien automatique, avec rappel par ressort. Sur la photo (prise avec un Biotar d'ailleurs*), on voit bien ce petit commutateur métallisé. Ce 58 mm ouvrant à f/2 équipait les appareils Zenit EM et il est le digne successeur des 44-2 et 44-3. Le chiffre 44 désigne cette focale sur le modèle du Biotar, dérivée du fameux Opic inventé par Cooke, un 6 lentilles en quatre groupes. La lettre "M" indique la monture (M42 ici). Il a toutes les qualités du 44-2, son floutage en vrille (swirly bokeh), sa netteté péri-centrale, sa douceur lorsqu'on l'ouvre, son rendu fantastique des couleurs. Et l'absence de traitement du verre, ou alors rudimentaire, le rend sensible aux "qualités" du photographe. Il faut jongler avec la lumière incidente, les pares-soleil, les filtres UV, la polarisation ... Un vrai appareil de photo, pas un ordinateur de marque Sigma ! Donc, celui de gauche sur ma photo, constuit en 1980, est un "vrai 4M". 

 

L'autre, exhibé à droite, renseigne 44M-7 sur la couronne frontale.C'est une tromperie. Il s'agit en fait d'un 44M dont on a remplacé la couronne par une contrefaçon moderne. Il y en a des milliers en circulation. Notez que je l'ai payé environ 40 US$ et qu'il fonctionne à merveille. J'ai confondu le vendeur, un filou notoire, sur base des arguments suivants: sa date de fabrication (difficilement falsifiable car gravée sur le barillet) ancienne, 1979 (!), la présence du commutateur manuel/automatique et surtout les huit lamelles du diaphragme. De même, la mention "MC" (multi-coated) contredit la couleur totalement translucide du verre optique. Il m'a proposé de le reprendre sans autre forme de procès. J'ai plutôt négocié avec lui l'envoi d'un "vrai" 44M-7 (plus tardif de 15 ans environ), sans frais de port et avec un discount raisonnable. Il est en route depuis Moscou, et messieurs Paypal et ebay en sont les garants efficaces.

 

Je peux me ruiner à loisir,

mais sans les aléas du casino et sans surprise. 

En outre, Christine trouve cette marotte une passion sans danger.

Vilnius, Minsk, Moscou, Kiev ou Bratislava ne sont pas La Jonquère ! 

 

 

*: j'ai ouvert en grand, pour l'ambiance, en négligeant de ce fait et le piqué et la profondeur

   de champ. On ne peut pas tout avoir chez les moujiks.

 

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Comments: 2
  • #1

    DOMB Anatole (Tuesday, 22 October 2019 11:49)

    C'est du chinois pour moi mais je te souhaite beaucoup de succès.

  • #2

    Charlier Luc (Tuesday, 22 October 2019 12:20)

    Non, les Chinois produisent Laowa, Kamlan et Jongnuo ....