Dans sa forme mineure,
j'ai toujours souffert du
"Gear Acquisition Syndrome".
Il s'est concentré sur deux ou trois domaines: les outils (manuels ou électriques), le matériel photographique, les couteaux de poche fabriqués à Laguiole ...
La valisette, rembourrée par mes soins, ne recèle qu'une partie (majeure néanmoins) de mes Hélios. Cet objectif, russe après avoir été soviétique, dérive du schéma à six lentilles du Biotar, produit à l'époque par Carl Zeiss Jena.
Le premier modèle, avec une baïonnette particulière, équipait le SLR Start. Il fut produit en 1958 pour les premiers et comportait 13 lamelles de diaphragme. On n'en trouve plus guère et cette monture n'intéresse personne ... à part moi. Je vous en reparlerai.
Ensuite sont apparues ses déclinaisons successives. Les variations portaient sur sa netteté (le pouvoir discriminant), sur ses réactions aux rayons lumineux parasitaires (dont le contre-jour est le summum), sur sa profondeur de champ et sur la qualité de son verre optique. De même, les mécanismes de contrôle du diaphragme ont évolué.
L'Helios 44 'tout court" sortit donc en monture "Start" et aussi en M39. Cette dernière diffère de la monture des premiers Leica par le pas du filet. Pour la M39, il est métrique (1 mm par tour), tandis que celui du Leica (L39) enroule 26 spirales sur un "inch" (je crois), ce qui fait 0,98 mm si je ne me trompe pas. La différence reste inférieure à la tolérance mécanique et les deux sont souvent interchangeables, physiquement. Mais les systèmes optiques ne sont que rarement compatibles (if ever).
Le 44-2 et les suivants ont adopté la vis de 42 mm, comme la majorité des objectifs avant le "boum" des Japonais et le développement de baïonnettes spécifiques à chaque marque, pour des raisons d'exclusivité commerciale. Les gens de Nikon, des bandits pires que les autres, sont encore allés plus loin: ils imposent une "Flange Focal Distance", càd la distance qui sépare le foyer net (centre du capteur) de la bague arrière du système optique (le cul de l'objectif donc) de 46,5 mm. Elle est plus longue que tous les autres. Cela veut dire que des objectifs conçus pour un réglage de l'infini plus court ne peuvent jamais couvrir toute la profondeur sur un Nikon. Eh oui, il est évidemment possible de "rallonger" une distance entre ce fameux "flange" (la bague, si on veut) et le capteur, mais il n'est pas possible de "rentrer" votre groupe optique plus loin dans le boîtier. Il butterait contre le miroir ou empêcherait le bon fonctionnement de l'obturateur.
Ce modèle possède huit lamelles, le diaphragme se contrôle par pré-sélection et les filtres doivent avoir 49 mm de diamètre.
Le 44-3 sortit des usines Belomo et propose des looks différents, "modernes", dont un zébré, à la manière des Meyer Optik deGörlitz etc ...
Avec le 44M, toujours en 42 mm, on voit apparaître un commutateur permettant soit de travailler avec un diaphragme automatique, soit en mode manuel. Et les filtres passent à 52 mm.
A partir du 44M-4, on n'a que 6 lamelles, toujours un filtre de 52 mm, le diaphragme est obligatoirement automatique et un traitement multi-couches du verre peut apparaître. Après, les 44M-5, 44M-6 et 44M-7 diffèrent par leur pouvoir discriminant, qui augmente.
Le dernier cité ne fut construit qu'après la Glasnost mais souffre apparemment, dans certaines usines, d'une baisse du contrôle de qualité et il existe une grande variabilité d'un exemplaire à l'autre !
Enfin, des modèles 44K ont vu le jour, en monture "Pentax K".
Et l'Hélios 81, très voisin, a été conçu pour des boîtiers de marque "Kiev", qui avaient adopté la bague F de Nikon et aussi ses schémas. Ceux-là "marchent" très bien sur Nikon sans aucune adaptation spéciale.
Vous voyez, c'est assez simple.
Nous en reparlerons ensemble.
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